Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a invité mardi, le gouvernement burkinabè « à prendre les dispositions nécessaires pour une gestion transparente des ressources mobilisées », dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) invite « le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour une gestion transparente des ressources mobilisées et à rendre accessibles les informations sur tous les dons collectés et leur utilisation pour un suivi-citoyen », lit-on dans une déclaration rendue publique mardi par la structure.

Le Burkina Faso est frappé depuis un mois par la pandémie du Coronavirus, ayant déjà infecté 384 personnes dont 127 guéris et 19 patients décédés, à la date du 06 avril 2020.

Cette situation a entrainé un élan de solidarité des entreprises publiques et privées, des partis politiques et des acteurs de la société civile, en grande majorité au niveau, du Centre opérationnel de réponses aux urgences sanitaires (CORUS), mis en place par le ministère de la Santé.

Le secrétaire exécutif du REN-LAC Sagado Nacanabo a invité les institutions de contrôle de l’État « à jouer leur rôle pour la bonne utilisation des fonds collectés ».

Il a aussi assuré que sa structure « veillera toujours à la bonne moralité et à la transparence dans la gestion de la chose publique au Burkina Faso ».

Le Réseau regrette par ailleurs, que la pandémie de la COVID-19 soit l’occasion pour « certains « généreux donateurs de distribuer par ci par là, devant les objectifs de caméras et d’appareils photos, des dons à des acteurs spécifiques », choses qui de son avis « mettent en exergue, au fond, une carence de gouvernance ».

« Il appartient au gouvernement de mettre en place un dispositif institutionnel opérationnel et transparent, en dehors de tout calcul partisan et électoral, pour permettre aux populations vulnérables de bénéficier de l’assistance appropriée » a déclaré Sagado Nacanabo.

M.Nacanabo note que « les mesures économiques et sociales adoptées, sans concertation préalable avec les forces sociales, peuvent être compromises dans leur mise en œuvre et ne profiter qu’à une catégorie d’individus ».

Il fait allusion aux 394 milliards de FCFA de mesures sociales annoncées le 02 avril lors d’une adresse à la Nation par le président du Faso Roch Kaboré pour limiter les effets pervers de la pandémie.

Sagado Nacanabo a critiqué le plan révisé de préparation et de riposte à l’épidémie de la COVID-19 dont « les lignes budgétaires consacrées aux frais d’hébergement et de restauration des cas symptomatiques non graves dans des hôtels, ont été exagérément évaluées à 121 milliards de franc CFA, soit près de 70% du budget total du plan de riposte ».

Hier mardi, le ministre de la Communication Rémis Fulgance Dandjinou a précisé que cette proposition a été rejetée par le conseil des ministres et que ce sont désormais 57 milliards de FCFA qui seront consacrés aux hébergements des cas suspects.

Le REN-LAC créé en 1997 par une vingtaine d’organisations de la société civile burkinabè, produit annuellement un rapport très attendu sur l’état de la corruption au Burkina.

Agence d’Information du Burkina