La reprise des cours qui était prévue le 11 mai pour les classes d’examen et le 25 mai pour les classes intermédiaire était le sujet d’une conférence de presse conjointement animée hier 8 mai par l’Union nationale des associations de parents d’élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B) et le Conseil national des associations des parents d’élèves du primaire (CNAPEP).
Dans un communiqué rendu public hier soir, le ministre de l’Education nationale a annoncé que la réouverture des classes d’examen est reportée au 1er juin et à une date ultérieure pour les classes intermédiaires.
En raison de la pandémie du COVID-19 qu sévit dans notre pays, les autorités politiques ont décidé de fermer depuis près de deux mois les établissements scolaires afin de lutter contre la propagation du Virus. Il est question à présent de les rouvrir pour reprendre le cours de l’année et éviter qu’elle soit déclarée blanche.
C’est dans cette optique qu’après plusieurs reports, le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) a programmé la reprise des cours le 11 mai pour les classes d’examen et le 25 mai pour les classes intermédiaires. Hier, les deux faîtières des parents d’élèves que sont l’Union nationale des associations des parents d’élèves du post-primaire, de secondaire et du supérieur (UNAPES-B) et le Conseil national des associations des parents d’élèves du primaire (CNAPEP) se se sont prononcées sur cette décision. "Nous sommes pour la réouverture des classes pour éviter de sacrifier les générations à venir" ont-elles déclaré avant d’émettre toutefois des réserves, notamment sur la dotation des établissements en dispositifs de prévention de la maladie. "Il se pourrait que les dispositifs de prévention de la maladie ne soient pas opérationnels pour tous les établissements sur l’ensemble du pays. Dans un tel cas de figure, nous encourageons vivement les Associations de parents d’élèves qui en ont la capacité de tout mettre en oeuvre pour assurer la protection des enfants », ont-elles ajouté.
Partenaires social de l’Education nationale, l’UNAPES-B et le CNAPEP expliquent que l’avenir des enfants et le bon fonctionnement du système éducatif sont au centre de leurs préoccupations. Dans le souci de sauver l’année, les deux faîtières ont révélé avoir formulé des propositions au MENAPLN, mais qui sont restées sans réponse. "L’année scolaire et universitaire est subdivisée en trois trimestres même si celle universitaire connait des décalages depuis plusieurs années. Les deux trimestres de l’année en cours étaient presque bouclés et les établissements
avaient fait des évaluations selon les instructions du programme scolaire. Au pire, ne faut-il pas envisager de valider l’année scolaire 2019-2020 à partir des évaluations des deux trimestres écoulés et mettre en place un système de rattrapage des programmes non achevés dès le premier trimestre de l’année 2020-2021 ?" suggèrent-elles.
Quid des examens ? Pour l’UNAPES-B et le CNAPEP, ils pourraient être organisés dès la fin de la pandémie "en veillant à ce que les épreuves portent sur le programme déjà exécuté. L’autre solution étant l’annulation des examens 2019-2020 en les remplaçant par le bilan des notes de contrôles continus des deux dernières années (CM1 et CM ; 4è et 3è ; 1ère et terminal)".
Reste que les deux structures qui représentent les parents d’élèves du Burkina ont le sentiment d’être mises à l’écart par le ministère de l’Education qui les invite juste pour leur donner des informations sur des décisions déjà prises, sans concertation. Face aux journalistes, le président de l’UNAPES-B, Hector Ouédraogo a été on ne peut plus clair sur ce point : " « Nous sommes des partenaires du système éducatif. Nous sommes un partenaire social et en principe, nous devrions avoir une position privilégiée, en tant que partenaire au niveau du système éducatif. Malheureusement, nous avons constaté, ces derniers temps, et nous nous devons de le dire franchement, que nous ne sommes pas impliqués dans les prises de décisions au niveau des autorités du MENAPLN », a révélé Hector Ouédraogo.
S’exprimant sur la fronde sociale, les conférenciers saluent "la sage décision du président du Faso qui a instruit le rétablissement pour le mois d’avril des salaires suspendus dans l’éducation nationale et encourageons le ministère de l’Education à tout mettre en oeuvre afin que tous les agents recouvrent leurs droits".
Tout en saluant l’engagement du personnel de santé dans la lutte contre le COVID-19, les conférenciers ont aussi félicité les Burkinabè "pour leur esprit de solidarité qui se manifeste tous les jours depuis l’apparition de la maladie".
Ils ont rappelé que si les derniers chiffres sur les contaminations sont encourageants, "l’heure n’est pas au relâchement, mais au respect strict des mesures barrières car la pandémie n’est pas encore terminée".
L’UNAPES-B et le CNAPEP entendent d’ailleurs entreprendre des tournées dans l’intérieur du pays pour apporter leur soutien dans les campagnes de sensibilisation dans les établissements sur le respect des gestes barrières".
Dominique Koné et Frédéric Tianhoun
Kaceto.net
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