La rumeur avait enflé entre mars et avril 2020, au sujet d’une supposée contamination de travailleurs de la mine de zinc de Perkoa au covid-19. Rumeur par la suite démentie. Rentrés à Ouagadougou à la faveur de la levée de la quarantaine qui frappait les villes ayant enregistré au moins un cas confirmé de COVID-19, dont Ouagadougou, des travailleurs nous ont raconté leur calvaire. Le sentiment qui domine chez eux, c’est certes le soulagement, mais aussi l’incompréhension.

Heureux de pouvoir enfin retrouver leurs familles respectives. C’est ainsi que certains des travailleurs de la mine de zinc de Perkoa située au centre-ouest, se décrivent. Et pour cause, ils reconnaissent qu’ils reviennent de loin.
En effet, courant mars, alors qu’ils sont sur le site de la mine pour leur habituelle rotation, ils sont pris dans la spirale de la crise sanitaire du covid-19, comme nous le raconte, I.G.
Prise de cours par la situation, la direction générale leur propose alors de transformer leur 4/4 habituel, c’est-à-dire quatre jours de travail et quatre jours de repos, en 8/8, puis en 16/16, et enfin en 32/32.
La raison est simple. Ouagadougou étant coupée des autres villes par décision des autorités, impossible de faire rentrer d’autres travailleurs. Par conséquent, ceux qui sont présents sur le site, vont donc apprendre à se surpasser, en attendant que la situation se normalise. Ce à quoi, ces derniers adhèrent malgré eux.

Rumeur et contre-rumeur

Certes, nous dit I.G, ils avaient la possibilité de joindre quotidiennement leurs familles, à certains moment de la journée pour avoir des nouvelles.
Mais ce qui va surtout les décontenancer, dit-il, c’est le fait d’apprendre que des rumeurs circulent hors du site et à Ouagadougou notamment, au sujet d’une supposée contamination au covid-19 dans leurs rangs. Il n’en fallait plus pour mettre tout le groupe dans une situation inconfortable. Ce d’autant plus qu’ils étaient soumis à un rythme de travail infernal afin de palier le sous-effectif.
Ils racontent alors les appels incessants d’amis et de proches, inquiets à leur sujet. Pourtant affirment-ils, ils étaient régulièrement suivis par les services sanitaires régionaux et par le médecin du site qui n’ont rien décelé d’anormal.
Ils ajoutent que plusieurs tests de covid-19 ont même été régulièrement effectués sur eux, sans que rien d’anormal n’ait été décelé. En outre, avant de regagner Ouagadougou, il y a quelques jours, notre source souligne qu’ils ont tous été soumis à un protocole strict qui a abouti à leur départ.
Alors d’où provenait la folle rumeur relayée par certains médias ? Pour ces travailleurs, particulièrement remontés, il ne peut s’agir que d’une méchante volonté de nuire gratuitement. Une chose est sure, Ils se disent soulagés par la tournure prise par les événements et affirment vouloir profiter à fond d’un mois de congés qu’ils estiment être amplement mérités.

Juvénal Somé
Kaceto.net