Amnesty International a demandé mercredi, au Burkina Faso, au Mali et au Niger, en proie à des violentes attaques terroristes, d’enquêter sur les violations graves des droits humains qu’auraient perpétrées leurs forces de sécurité et les différents groupes armés.

Dans un rapport rendu public ce mercredi, Amnesty International dénonce les violations commises par les forces de sécurité du Mali, du Burkina Faso et du Niger dans le cadre de la réponse militaire à l’insécurité dans les trois pays.

Le rapport relève « au moins 57 cas d’exécutions extrajudiciaires ou d’homicides illégaux, et au moins 142 cas de disparitions forcées » dans les trois pays.

Au Burkina Faso, il note « au moins deux cas (Ouahigouya et Djibo), (où) les forces de sécurité ont soumis des personnes à des disparitions forcées (dont des personnes déplacées internes), avant de les tuer ».

S’appuyant sur des proches de victimes, il indique que les cadavres (de Issouf Barry, Hamidou Barry et Oumarou Barry), ont été retrouvés par des villageois le 2 avril dernier en périphérie de la ville de Ouahigouya, trois jours après leur enlèvement par des gendarmes.

Le rapport rapporte aussi que « 31 habitants de Djibo, dont 10 personnes déplacées, ont été arrêtés et exécutés le 9 avril 2020 par le Groupement des forces antiterroristes (GFAT) ».

Au Mali, Amnesty International relève au « moins 23 cas d’exécutions extrajudiciaires et 27 arrestations arbitraires suivies de disparitions forcées aux mains de l’armée malienne dans les communes de Diabali et de Dogofry ».

« Le 16 février, à Belidanedji, les forces de sécurité ont procédé à l’exécution extrajudiciaire de cinq personnes, que les villageois ont ensuite enterrées, et à l’arrestation de 18 autres, dont on est sans nouvelles depuis », lit-on dans le rapport.

Au Niger, le rapport note que « 102 habitants de la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du pays, ont été arrêtés et soumis à une disparition forcée par l’armée dans le cadre de l’opération Almahou entre le 27 mars et le 2 avril 2020 ».

La directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International Samira Daoud, a invité « les autorités du Mali, du Niger et du Burkina Faso » à « mettre un terme aux homicides illégaux et aux disparitions forcées perpétrés par leurs forces de sécurité ».

Selon elle, les autorités des trois pays « doivent faire libérer immédiatement toutes les personnes qui ont été arrêtées ou enlevées, à moins que celles-ci ne soient traduites devant un tribunal et inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi ».

« Elles doivent enquêter sur ces violations et en poursuivre les responsables présumés en justice. L’impunité ne fait qu’engendrer de nouvelles violences et atteintes aux droits humains », a-t-elle indiqué.

Le rapport de Amnesty International porte sur la période de février à avril 2020 et il est intitulé « Ils en ont exécuté certains et emmené d’autres avec eux ».

Agence d’Information du Burkina