Il y a une dizaine de jours, une affaire de meurtre d’un père par son fils dans le quartier de Dapoya, à Ouagadougou, créait le buzz sur les réseaux sociaux. Selon les informations complémentaires que nous avons pu recueillir auprès de sources proches de l’affaire, la drogue et une scolarité abandonnée en cours e chemin, seraient les principaux facteurs explicatifs de ce fait divers tragique.

Toutes nos sources sont formelles : depuis Dapoya, quartier où s’est déroulé le drame, jusqu’ à Wemtenga, où réside une partie de la famille, l’auteur du meurtre était régulièrement sous l’emprise de stupéfiants, de drogues dures notamment.
Du reste, les choses vont se compliquer pour lui, après l’obtention de son BEPC, l’année dernière. Et pour cause, le jeune homme à peine entré dans l’adolescence, refuse tout simplement de poursuivre ses études, en dépit de tous les efforts entrepris par ses proches pour le ramener à la raison.
Il sombre alors dans la violence verbale et physique envers certains de ses proches, dont sa mère, qui a de plus en plus de mal à le contrôler. Cette dernière devient d’ailleurs l’une de ses cibles privilégiées et ne se sent plus en sécurité en sa compagnie.
Ni l’intervention de tiers, encore moins celle de son géniteur, ne parviendront à le tirer d’affaires. Cette violence est exacerbée par l’effet de la dépendance, en particulier lorsque le manque de drogue commence à se faire sentir, faute d’argent pour pouvoir s’en procurer.
In fine, c’est son père qui sera sa victime, alors même que ce dernier tentait vainement d’arbitrer un conflit domestique, dont son rejeton était l’un des protagonistes, à cause, selon les témoins, d’une affaire de repas qui n’était pas à son goût.
L’effet dévastateur de la drogue en milieu scolaire, une jeune mère rencontrée au cours de nos recherches confirme l’ampleur du problème. L’un de ses proches, un élève, en a été également victime, nous dit-elle. Certes, ce dernier a pu en être extrait, mais ce fut au détriment de ses études, qu’il n’a pu hélas poursuivre.

Il y a véritablement péril en la demeure

Selon les sources officielles, le trafic de drogues s’est nettement amplifié ces dernières années dans la sous-région africaine, et au Burkina Faso en particulier, avec des saisies extrêmement importantes de cargaisons par les services compétents.

Le pays des hommes intègres est ainsi passé en l’espace de quelques années, selon la direction générale des douanes, du statut de pays de transit à celui de pays de consommation à grande échelle. En outre, l’insécurité et le terrorisme n’ont pas arrangé la situation, en raison du fait qu’ils contribuent à rendre encore plus difficile la traque.
Entre novembre 2017 et février 2018, la douane burkinabè a ainsi pu mettre la main sur 15 tonnes de cannabis, 14 kilogrammes d’héroïne et 10 kilogrammes de méthamphétamines. En mai dernier, ce sont 3,220 kilogrammes de cannabis qui étaient également saisis par les services de Douanes à Bobo Dioulasso. Malheureusement, les écoles et les universités sont devenues avec le temps, de véritables fumoirs à ciel ouvert.

Juvénal Somé
Kaceto.net