Le gouvernement vient de corriger une injustice qui frappait les pratiquants de la religion traditionnelle. Hier en conseil des ministres, il a adopté un décret portant modification du décret n°2015-985/PRES/TRANS/PM/MATD/MEF du 17 août 2015 portant création, composition, attributions et fonctionnement de l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR).
Le décret vise, selon le conseil des ministres, "la prise en compte de la religion traditionnelle, la révision du mandat des membres du bureau de l’ONAFAR et de ses membres représentants ainsi que la prise en compte des points focaux régionaux" !
Diantre ! Donc, officiellement, les millions de nos compatriotes qui continuent de pratiquer la religion de nos ancêtres n’avaient pas été pris en compte lors de la création de l’ONAFAR en janvier 2015 ! Composé de dix membres, y siègent en effet dans cet organe consultatif, les représentants du Conseil supérieur de la communication (CSC), du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, la Fédération des églises et missions évangéliques, les Associations islamiques du Burkina et la Conférence épiscopale catholique Burkina-Niger. En somme, les représentants des institutions de la république, ce qui relève du bon sens vu la mission qui est confiée à l’ONAFAR et des religions importées !
Cet oubli, que dis-je, cette négation de l’existence des croyances que nous ont léguées nos ancêtres est tout sauf une maladresse administrative. Tout au contraire, cela montre à quel point nos esprits sont encore enserrés dans les griffes de l’idéologie esclavagiste et de la théologie justifiant l’a-humanité du Nègre, donc son incapacité à entrevoir la transcendance.
C’est pourquoi, un président français inculte, a pu, du haut de son 1,51 m, sans trembler, insulter en juillet 2017 à Dakar, tout un continent, en déclarant que "le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire".
Si ces propos, qui avaient suscité l’indignation de l’intelligentsia africaine, ont pu être tenus dans l’enceinte de l’université de Dakar, c’est que les Africains ont créé les conditions objectives de leur diffusion en toute impunité.
En intégrant désormais les représentants de la religion traditionnelle dans la composition de l’ONAFAR, le conseil des ministres corrige une injustice, mieux, reconsidère la valeur de notre héritage religieux.

Joachim Vokouma
Kaceto.net