L’énergie irrigue nos sociétés et nos économies tout entières. Mais jusque-là, sa production et sa consommation génèrent du gaz à effet de serre qui met à mal la viabilité de notre planète

Selon les estimations disponibles, les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz, gaz de schiste…) représentent plus de 80% du bouquet énergétique mondial. Or la combustion d’énergies fossiles représenterait au moins 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans ces conditions, si nous voulons véritablement soigner notre climat et sauver notre planète, cela va passer nécessairement par une modification radicale de nos modes de production et de consommation d’énergie.
Aussi ai-je voulu savoir comment ont évolué les références aux problématiques des
« énergies renouvelables », des « économies d’énergies » (économie d’énergie, efficacité énergétique, énergie positive, performance énergétique, isolation thermique…) et du
« financement associé » dans les titres des publications francophones centré sur la question énergétique au cours de la décennie 2011-2020.
L’analyse des corpus pertinents et significatifs de titres récoltés sur Google Actualités m’a permis de générer le graphique ci-après qui présente l’évolution des trois références sémantiques concernées :
1. La référence aux « économies d’énergie » obtient ses meilleurs scores entre 2011 et 2014.
2. La séquence 2015-2020 voit les références aux « énergies renouvelables » et à la question du « financement » réaliser leurs meilleurs scores. Or, 2015 c’est l’année de l’adoption à Paris de l’historique Accord mondial pour lutter contre le changement climatique et pour accélérer et intensifier les actions d’investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone. C’est aussi à cette COP21 de Paris que des ambitions fortes ont été affichées en matière d’investissement dans la recherche et le déploiement d’énergies renouvelables.
A la lumière donc de mes résultats d’analyse, j’ose affirmer que 2015 a effectivement été une année de rupture durable concernant les représentations sociales du secteur énergétique… tout au moins dans les discours s’y référant qui circulent ici et là. Une sorte de « révolution idéologique » qui cherche à s’ancrer dans le réel en infusant la praxis.

Ousmane SAWADOGO,
Consultant : Text Mining, Text Analytics, Analyse sémantique – Kaceto.net