Structurellement déficitaire, la balance commerciale du Burkina Faso est exceptionnellement Excédentaire au deuxième trimestre 2020, selon les données établies par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD).

« Ce fait est dû à l’effet conjugué d’une hausse des exportations et d’une baisse des importations en valeur au cours du trimestre », explique l’INSD dans sa note trimestrielle sur les statistiques du commerce extérieur. La balance commerciale est ainsi passée d’un déficit de 18,7 milliards de FCFA au premier trimestre 2020 à un excédent de 55,8 milliards de FCFA, réalisant une amélioration de 397,3% en glissement trimestriel et de 132,9% en glissement annuel.

En conséquence, souligne l’INSD, on enregistre une appréciation du taux de couverture des importations par les exportations qui passe de 96,9% au premier trimestre 2020 à 110,3% au deuxième trimestre 2020.

Durant la période sous revue, le Burkina a exporté en valeur 598,4 milliards de FCFA contre 577,6 milliards de FCFA au premier trimestre 2020, soit une progression de 3,6%. En glissement annuel, l’augmentation de la valeur des exportations est plus nette, se situant à +41,1%.

En cumul sur les six premiers mois de l’année, les exportations du Burkina se sont élevées à 1176 milliards de FCFA contre 971,4 milliards de FCFA, soit une progression de 21,06%.

Selon l’INSD, les quantités exportées de marchandises ont suivi la même tendance haussière. En effet, de 449.800 tonnes au premier trimestre 2020t, les exportations ont enregistré une hausse de 5,2% pour s’établir à 473.300 tonnes au deuxième trimestre. Comparativement au même trimestre de 2019, les quantités exportées ont augmenté de 61,8%.

« Au cours du deuxième trimestre 2020, seulement trois produits constituent 90% des recettes d’exportations du Burkina Faso », souligne l’INSD. En valeur, l’or non monétaire qui demeure le principal produit exporté depuis une dizaine d’années, représente 80,5% de la valeur des exportations du pays. La valeur des exportations d’or s’élève à 481,9 milliards de FCFA. Il est suivi par le coton (6,2%) et les fruits à l’exception des fruits oléagineux, frais ou secs (3,8%).

En forte hausse, les exportations d’or non monétaire ont augmenté de 20,6% par rapport au premier trimestre 2020. Cette augmentation est encore plus substantielle en glissement annuel (+56,5%). Quant au coton, il enregistre une forte baisse trimestrielle saisonnière de 56,4%. Selon l’INSD, elle est dictée par la pluviométrie. Par contre, en glissement annuel, la valeur des exportations de coton a fortement augmenté de 51,0%.

Enfin, concernant les fruits à l’exception des fruits oléagineux, frais ou secs, les données de l’INSD renseignent qu’ils enregistrent une hausse de 65,6% en glissement trimestriel mais une baisse de 37,0% par rapport au deuxième trimestre 2019.

Quid des pays clients du Burkina ? « La Suisse renforce son positionnement de premier partenaire d’exportations en valeur des produits du Burkina Faso », signale l’INSD. Ce pays est la destination de 82,7% des exportations totales du Burkina Faso au deuxième trimestre 2020, en raison essentiellement de l’or non monétaire qui a enregistré une forte hausse au cours du trimestre sous revue.

La Cote d’Ivoire et Singapour viennent en deuxième et troisième position avec des parts respectives de 2,4% et 1,9%. Le Ghana et le Togo ferment la marche du Top cinq des principales destinations des produits exportés en valeurs au cours du deuxième trimestre 2020.

Concernant les importations, l’INSD note une baisse de 9% par rapport au premier trimestre 2020. De 596,4 milliards de FCFA au premier trimestre 2020, la valeur totale des marchandises importées par le Burkina Faso est passée à 542,6 milliards de FCFA. De même, comparativement au deuxième trimestre 2019, il a été relevé également une baisse de la valeur des importations dans les mêmes proportions (-8,6%). « La baisse enregistrée est essentiellement due à la baisse des importations de produits raffinés du pétrole , de voitures automobiles à tous moteurs, pour le transport des personnes , de riz , des engrais manufacturés et des motocycles, scooters et autres vélocipèdes avec ou sans moteur », précise l’INSD.

Quant aux quantités importées, elles sont passées de 1 589.900 tonnes à 1.639.100 tonnes, soit une augmentation de 3,1% en glissement trimestriel et 19,4% en glissement annuel.

Que dire de l’évolution des principaux produits importés ? Sur ce point, l’INSD signale que les produits raffinés du pétrole ont vu leur valeur baisser notablement aussi bien en glissement trimestriel (-20,5%) qu’annuel (-18,7%). Les produits d’équipement mécanique de manutention, parties et pièces détachées, ont enregistré de fortes baisses trimestrielle (-36,3%) et annuelle (-33,3%).

Les importations de riz sont passées de 13,9 milliards de FCFA au premier trimestre 2020 à 10,7 milliards de FCFA au deuxième trimestre, soit une baisse de 22,9% en glissement trimestriel et de 52,1% en glissement annuel.

De leur côté, les engrais manufacturés baissent de près de la moitié (-49,1%) par rapport au trimestre précédent mais haussent de 7,1% par rapport au deuxième trimestre 2019. Les voitures automobiles à tous moteurs, pour le transport des marchandises ont connu une hausse des importations en glissement trimestriel de 78,5% et de 48,8% en glissement annuel.

Concernant les pays fournisseurs de marchandises du Burkina Faso, l’INSD note que la Chine garde son rang de leader au deuxième trimestre 2020. La valeur des importations en provenance de ce pays s’élève à 64,9 milliards de FCFA, soit 12,0% de la valeur totale des importations du pays. Dans le Top 5, elle est encore suivie de la France (47,6 milliards), de la Côte d’Ivoire (38,6 milliards), des USA (38,4 milliards) et du Ghana (23,1 milliards) qui gagne une place au détriment de l’Inde qui vient en 6ième position.

Les pays africains du Top 10 sont le Togo, le Niger et le Bénin qui viennent respectivement en 7ième, 8ième et 10ième position.

Dans le Top10 des partenaires commerciaux fournisseurs du Burkina Faso au cours du deuxième trimestre 2020, cinq sont africains (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Niger et Bénin) et deux sont européens (France et Belgique).

Financial Afrik