« Après 50 ans d’existence de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), quelle contribution de la jeunesse à l’avenir de la Francophonie ? » ; c’est sous ce thème que des millions de jeunes ressortissants des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie ont débattu durant plusieurs semaines sur l’avenir de la langue française.
Au Burkina, les jeunes de Bobo-Dioulasso ont confronté du 17 au 18 juillet 2020 leurs idées sur leur place dans l’avenir de l’espace francophone, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères et de la coopération.

L’espace francophone, c’est environ 300 millions de personnes capables de s’exprimer en français sur les cinq continents. Le français se classe au 4è rang des langues de l’internet, un secteur qui connait une rapide évolution avec les jeunes comme principaux acteurs. L’avenir de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) créée en 2006 à Antananarivo, à Madagascar, dépend donc très largement de l’implication ou pas de la jeunesse des pays qui en sont membres. D’autant que le mandarin et l’anglais qui trônent aux premiers rangs entendent consolider leur position, mieux, conquérir de nouveaux espaces et agrandir leur zone d’influence à travers les outils modernes de communication.
C’est dans ce contexte de forte compétition que l’OIF, qui a succédé à l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), son ancêtre créé en mars 1970 à Niamey, puis de l’Agence intergouvernementale de la francophonie (1998-2005), profitant de ses cinq décennies d’existence, a lancé une consultation qui a duré deux mois et qui a réuni 10 000 jeunes de 83 Etats sur le thème : " Après 50 ans d’existence de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), quelle contribution de la jeunesse à l’avenir de la Francophonie ?". Les jeunes des différents pays ont été invités à exprimer leur point de vue sur les grands enjeux de la francophonie, leurs préoccupations et leurs attentes vis à vis de l’OIF quant à leur avenir et celui de l’organisation.

Au Burkina, c’est la ville de Sya qui a abrité cette consultation à laquelle ont participé de nombreux jeunes déterminés à occuper toute leur place dans les débats sur l’avenir de cet outil communautaire qu’est l’OIF.
A l’issue des débats, les jeunes ont présenté un rapport que le ministre Alpha Barry, venu présider la cérémonie de clôture le 18 juillet a qualifié d’intéressant. "Le rapport que nous avons entendu est assez intéressant et nous avons donc décidé qu’au regard de ce qui a été produit en termes de résultats, de rendre régulière cette consultation avec les jeunes afin qu’ils puissent entre eux-mêmes, arriver à se comprendre sur des thématiques majeures, importantes pour le pays, mais également qu’on puisse tirer le maximum permettant d’évoluer ensemble", a t-il indiqué.

Les participants ont formulé des recommandations dont entre autres, l’institutionnalisation de la consultation, le renforcement de la place des jeunes dans les instances de décision de la l’OIF et surtout, la création d’un outil de communication adapté à leurs réalités, en l’occurrence, une radio qu’ils souhaitent appeler "Radio jeunesse Sahel ».

Des recommandations bien accueillies et appréciées par le patron de la diplomatie burkinabè à la grande joie du secrétaire général du conseil régional de la jeunesse des Hauts-Bassins, Abdramane Coulibaly. Il est plus que jamais convaincu que la création de cette radio permettra aux jeunes des pays membres du G5 Sahel (Burkina, Mali, Niger, Tchad, Mauritanie) de briser les barrières qui existent entre eux, entre les autorités de l’OIF et de construire ensemble un espace francophone viable où ils pourront s’épanouir.
Le rapport complet de l’ensemble des débats menés dans les 83 Etat est attendu pour le mois de septembre 2020.

Dominique Koné
Kaceto.net