Candidat pour la deuxième fois à l’élection présidentielle du 22 novembre prochain, le président du parti "Le Faso Autrement", Ablassé Ouédraogo expose dans la profession de foi ci-contre les grandes ligne de son projet de société, lequel prend appui sur la réconciliation nationale pour impulser le développement économique et social inclusif au bénéfice des Burkinabè.

Le 22 novembre 2020, c’est vous qui déciderez d’écrire une nouvelle page de l’histoire du Burkina Faso en élisant le prochain Président du Faso. En démocratie, seul le peuple est souverain, et je suis convaincu que vous ferez le choix qui correspond le plus à vos intérêts et qui prend en compte vos préoccupations.

Tout d’abord, je souhaiterais honorer la mémoire de tous les morts, victimes de l’insécurité et du terrorisme, et témoigner ma profonde compassion à toutes leurs familles et proches. Je voudrais exprimer ma totale désolation et ma solidarité aux plus de deux (2) millions de personnes déplacées internes à travers notre pays dont le tiers du territoire est hors du contrôle de l’Etat burkinabè.

Il est temps de retrousser nos manches et travailler ensemble pour honorer toutes nos victimes, et mettre fin aux conséquences insoutenables de l’instabilité, de l’insécurité, de la misère, de la mauvaise gouvernance, de l’exclusion, de la division, de la méfiance, de la stigmatisation, des injustices, des humiliations et des frustrations que nous vivons tous au quotidien depuis les cinq (5) dernières années.

Il est temps de reprendre notre destin en main et d’avancer vers nos aspirations telles que nous les avons exprimées au cours de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Aujourd’hui, le Burkina Faso est à la croisée des chemins. La meilleure option qui nous est offerte, est la réalisation de la réconciliation, gage et fondement du véritable changement que nous souhaitons.

C’est dans cette perspective que le Parti Le Faso Autrement, fruit d’un processus nourri par le terreau du dialogue et des concertations, a élaboré son programme « les trois (3) B », « Ensemble, les Burkinabè Bâtissent le Burkina Faso ».

Le programme est étayé par un diagnostic profond et prospectif des soixante dernières années et comprend des orientations novatrices, dans une perspective d’unité nationale.

Ce programme représente la vision et les objectifs que nous proposons pour remettre le pays sur les bons rails et gagner le pari optimiste de la réconciliation, du changement, de l’alternance et du renouveau dans notre pays pour les cinq (5) prochaines années.

Je suis rassuré et je me réjouis de savoir que nous sommes de plus en plus nombreux à adhérer à cette vision. Par notre volonté collective, il est possible de nous mobiliser, dans un très large rassemblement, pour reconstruire notre pays autrement. Oui, nous pouvons inverser les tendances négatives actuelles et rien n’est irréversible si nous le voulons tous, si nous sommes déterminés ensemble.

Le Burkina Faso que nous aimons, nous le construirons ensemble autrement en nous appuyant sur nos valeurs, qui sont au cœur de la bonne gouvernance, à savoir : le pardon, la tolérance, l’intégrité, l’inclusion, la redevabilité, la transparence, l’amour du pays, l’unité et la justice.

Nous allons reconstruire notre nation en rétablissant la confiance entre l’Etat et chacun d’entre nous, afin que chacun puisse jouer son rôle et s’épanouir dans notre beau pays.

Nous comptons promouvoir la cohésion sociale en construisant sur la richesse de notre diversité ethnique et culturelle, et en faisant la promotion du civisme, de l’éthique, du travail, du mérite, de la justice, de l’équité et de la solidarité.

Nous nous engageons ainsi à moraliser la vie publique, la gouvernance démocratique inclusive et participative, ainsi qu’à renforcer la confiance entre l’Etat et les différentes composantes de la société telles que : le secteur privé, la société civile et les représentants des différents secteurs sociaux.

C’est en nous appuyant sur ce soubassement intangible que nous avons souscrit aux cinq (5) engagements, pour couvrir les cinq (5) années du mandat présidentiel, 2020-2025. Ce sera une période de transition pour réconcilier les Burkinabè entre eux et le Burkina Faso avec lui-même, remettre le Burkina Faso sur la voie du développement durable et faciliter le passage de témoin aux générations montantes.

Ces engagements couvrent les priorités de notre pays et de tous les segments de la population, et mettent l’Homme avec un grand « H » au centre de notre projet de société, « les trois B ».

La revalorisation du capital humain, la seule richesse sûre que représentent les 25 millions d’âmes que nous sommes, est l’ossature pour la réconciliation, le changement, l’alternance et l’avenir du pays.

Les cinq (5) engagements que nous prenons sont :

Réaliser la réconciliation nationale, inclusive, sincère et ouverte afin de renforcer l’unité nationale et de construire une nation forte, d’amour, de fraternité et de solidarité et asseoir la cohésion sociale et le vivre ensemble.
Restaurer courageusement la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, et ainsi asseoir la stabilité, la sérénité, l’autorité de l’Etat et la discipline.
Relancer l’économie et œuvrer pour le développement durable : la revalorisation du capital humain est l’axe choisi avec une concentration des efforts pour donner à chaque femme et chaque homme la santé, la connaissance et les compétences requises pour bâtir notre pays. Cette base sera complétée par la mise en place d’infrastructures sociales et économiques, et la digitalisation pour accompagner le développement des secteurs de production et accélérer la transformation structurelle de l’économie.
Mener les réformes socioéconomiques, administratives et institutionnelles pour la transformation économique et l’ancrage de la bonne gouvernance dans notre pays.
Travailler à replacer positivement le Burkina Faso sur la scène internationale. Le rayonnement international de notre pays lui permettra de tirer grandement profit des partenariats et de l’intégration africaine et sous régionale qui sont nécessaires dont il ne peut s’en passer pour assurer son développement et sa prospérité.
Le Burkina Faso autrement, la nouvelle République, aux Institutions équilibrées et complémentaires, avec une séparation effective des pouvoirs, reposera sur un Etat réellement décentralisé, avec des collectivités locales fortes et des pôles de développement cohérents. Le développement sera entrepris de la base au sommet, c’est-à-dire à partir des villages pour remonter dans les villes et ce, dans un environnement stable et sécuritaire restauré.

C’est dans ce climat de paix et de confiance que nous nous emploierons à promouvoir la croissance par la valorisation du capital humain, la valorisation de la production locale, le renforcement de l’environnement économique et juridique des entreprises, le développement du secteur minier, le développement des énergies renouvelables, le soutien accru à l’industrie, à l’artisanat, aux secteurs du commerce, du tourisme et de la culture.

Pour mettre en œuvre cette stratégie, nous envisageons la réduction du train de vie de l’Etat, la modernisation de l’Administration publique, la modernisation de notre système éducatif et de formation, la modernisation de notre système de santé, le développement des infrastructures telles que les énergies renouvelables, la digitalisation, le secteur des communications et des transports et l’exploitation judicieuse du foncier.

C’est ainsi que nous soutiendrons le monde rural, en renforçant le contrôle de la filière agricole par les paysans, qui bénéficieront d’un appui pour l’acquisition d’intrants et de techniques écologiques et des technologies agricoles dès 2021. Nous oeuvrerons également pour un élevage moderne, intégré et biologique. Cette stratégie permettra de développer les différentes filières industrielles liées à l’élevage et l’agriculture.

Nos choix intègrent aussi la baisse des prix des denrées de première nécessité. Notre objectif est de nous assurer que le monde rural puisse vivre non seulement des fruits de son travail, mais encore tirer des revenus et garantir la sécurité alimentaire pour toute la population.

Sur le plan social, nous mettrons la priorité sur le renforcement de l’accès aux soins de santé préventifs et curatifs pour tous, en renforçant la performance et la qualité du système national de santé. Nous mettrons aussi la priorité sur l’éducation nationale allant de l’éducation de base à l’enseignement supérieur et la formation technique et professionnelle pour préparer nos enfants et notre jeunesse à entrer sur le marché du travail et porter la transformation de notre pays, en pays émergent.

Il s’agira non seulement d’améliorer l’accès à l’éducation pour tous dès la maternelle, mais encore de renforcer la qualité de cet enseignement dans son ensemble, y compris l’encadrement et de procéder une réforme éducative.

Nous assurerons un enseignement de qualité dans un environnement scolaire et universitaire apaisé, pour développer la recherche, les filières et l’esprit scientifique, créatif et entreprenarial, les formations techniques et professionnelles qualifiantes.

Notre choix est aussi d’ancrer la pratique sportive et ses valeurs dans la vie de notre jeunesse et des autres segments de la population avec l’augmentation planifiée des infrastructures et des équipements sportifs. La culture sera au cœur de la citoyenneté, par la promotion du patrimoine et des industries culturelles.

Le bien-être exige également le développement des logements sociaux, l’accès à l’eau potable pour toutes et tous par un environnement assaini dans les zones urbaines comme dans le monde rural. La politique des logements sociaux doit se faire autrement.

Mais tous ces efforts aux plans économique et social seraient vains sans la sécurisation de l’approvisionnement en énergie. Nous assurerons le développement des énergies nouvelles et renouvelables et nous garantirons l’efficacité énergétique.

Quant aux infrastructures, elles seront orientées vers le développement, le désenclavement et l’intégration régionale avec la résorption des déficits en infrastructures dans les différentes régions, ce qui favorisera la communication avec les pays voisins et ceux de l’UEMOA, le tout accompagné de la digitalisation du pays à travers l’amélioration de l’accès aux nouvelles technologies, de l’information et de la communication.

Tous ces choix pour le développement durable auront pour cible les segments les plus défavorisés de la population, notamment les jeunes et les femmes. Nous favoriserons les stratégies suivantes :

La promotion d’entreprises créatrices d’emplois en partenariat avec des investisseurs nationaux et étrangers dans le cadre d’un partenariat bien compris « public/privé », appui aux jeunes porteurs de projets créateurs d’emplois pour d’autres jeunes, promotion des emplois ruraux, à travers l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’artisanat et le tourisme ainsi que le recasement des marchands ambulants. Le secteur informel bénéficiera d’une attention particulière.
L’autonomisation des femmes : La capacité managériale des femmes commerçantes sera renforcée, ainsi que l’entreprenariat agricole chez les femmes rurales, la facilitation de l’accès des femmes, des populations pauvres et des populations vulnérables aux sources de financements, notamment par le renforcement du système du microcrédit et du système financier national.
Quant à la place du Burkina Faso en Afrique et dans le monde, la relance de la diplomatie de développement permettra à notre pays de recouvrer un leadership sur la scène régionale, continentale et internationale, en s’ouvrant au dialogue, au brassage des cultures et des civilisations, dans la promotion de l’intégration africaine et dans un partenariat mondial, pour la paix et le développement durable.

Les Burkinabè vivant et travaillant à l’extérieur occuperont entièrement et pleinement leurs places dans la construction de notre cher et beau pays.

Mes très chers Compatriotes,

Le changement, c’est maintenant et cela commence par chacun d’entre nous. Ce sera chacun pour tous pour un Burkina Faso gagnant !

Le 22 novembre 2020, je demande votre confiance pour réaliser notre vision commune d’un Burkina en paix, réconcilié avec lui-même, dans lequel chacun trouve la prospérité.

Je vous invite à adhérer au programme « Ensemble, les Burkinabè Bâtissent le Burkina Faso » proposé par l’équipe pluridisciplinaire, dynamique et compétente du Parti Le Faso Autrement que j’ai l’honneur de mener.

Je m’engage à œuvrer pour répondre, avec honnêteté et abnégation, à vos aspirations légitimes et à l’amélioration de votre bien-être pour votre épanouissement, dans la paix, la sécurité, la solidarité et la confiance.

Tout en m’adossant, avec vous, sur les valeurs qui constituent la colonne vertébrale de notre nation, le « Burkindlim », travaillons ensemble à la réconciliation nationale et à la relance du Burkina Faso pour le remettre sur la voie du développement durable.

Le vrai changement est en marche et rien ne l’arrêtera !

Réconciliés et Unis, pour un Burkina Faso à reconstruire.

Fait à Ouagadougou, le 15 octobre 2020

Dr. Ablassé Ouédraogo

Commandeur de l’Ordre National