Le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a lancé sa campagne hier 1er novembre à Tenkodogo par un grand meeting qui rassemblé des milliers de militants, de sympathisants ou de simples curieux. Il a dévoilé par la même occasion les grandes lignes de son projet présidentiel

C’est sous le soleil ardent de la vielle terre que le candidat du CDP, Eddie Komboïgo a lancé sa campagne. L’angle d’attaque a été de mitrailler la bilan du président Roch Kaboré et son gouvernement. "Qu’avez-vous constaté depuis les cinq dernières années ?" demande t-il à la foule sortie l’écouter. Et de répondre : " La division, l’exclusion des Burkinabè". Avant, dit-il, on "on se respectait et aujourd’hui on se regarde en chien de faïence". Lui veut rétablir la cohésion nationale et "nous allons créer dans les semaines qui suivent la réconciliation afin que nous puissions revivre sur cette terre d’accueil qu’est le Burkina Faso". Histoire de se démarquer de l’agenda du président sortant Roch Kaboré, lequel a promis de créer les conditions de la réconciliation nationale durant le premier semestre de 2021.
Au plan économique, Eddie Komboïgo considère que " tous les agrégas macro-économiques sont en baisse", que "le budget depuis cinq ans n’a pas évolué d’un seul franc" et qu’au bilan, c’est trois fois rien s’agissant des promesses faites par le régime en place de construire des routes, des écoles, des hôpitaux et des d’infrastructures.

Les besoins primaires du peuple ne sont pas satisfaits, poursuit-il et il faut apporter une réponse positive à toutes ces préoccupations. " Je me présente comme l’alternance de alternative qui aura lieu au soir du 22 novembre puis que ce sera la première fois qu’un président démocratiquement élu passera le commandement à un président démocratiquement élu que je serai" a t-il prédit devant un auditoire acquis à sa cause. "N’ayez aucune crainte sur ça puisque je vous le dis ra mes ancêtres sur cette terre m’accompagneront".
S’il a choisi de lancer sa campagne à Tenkodogo, ce n’est pas un hasard. Il y a vécu quand il était élève et c’est là qu’il espère se faire connaitre des Burkinabè de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud puis que "c’est là que j’ai tout appris".
Il n’a pas manqué de critiquer la politique sociale du régime en place avec comme conséquences, "250 jours de grève" résultat de l’incompétence des "gens incapables de s’asseoir avec les travailleurs et les fonctionnaires pour les satisfaire et les appeler au travail". "Nous n’accepterons plus cela et le Burkina n’acceptera plus cela", a t-il averti.

Au plan sécuritaire, Eddie Komboïgo déplore "plus de 1500 morts, 2500 écoles fermées, 350 000 enfants ans les rues, qui voient leurs parents ramper dans le sang qui pourraient développer des pathologies si rien n’est fait pour les prendre en charge".
Pour toutes ces raisons, celui qui défend les couleurs de l’ex-parti au pouvoir considère que les tenants du pouvoir actuel "ne méritent pas un mandat supplémentaire". Face à une situation d’ensemble qu’il juge mauvais, il se pose en homme providentiel. "Le seul homme capable de ramener la paix dans notre pays est sur cette tribune, Eddie Komboïgo et son avenir coïncide avec votre avenir".
Il a invité chaque militant " à nous apporter 10 personnes et comme ça, le président du Faso sera Eddie et la majorité à l’assemblée sera CDP".
S’exprimant ensuite en mooré, il a demandé aux autorités coutumières d’invoquer les mânes des ancêtres afin qu’il soit élu. Il a rappelé avoir été injustement accusé d’avoir trempé dans le coup d’Etat du Général Diendéré, jeté en prison puis libéré.
Une injustice dont il se dit victime, mais qui ne suscite en lui aucune "vengeance" et s’il brigue la présidence, "c’est pour effacer les larmes de la population".

Georges Diao
Kaceto.net