Le Parti communiste français (PCF) prend position dans la crise post-électorale qui s’installe en Côte d’Ivoire, conséquence, selon lui "de la mascarade électorale" orchestrée par le président Ouattara qui a brigué un troisième mandat interdit par la constitution.

Ce qui devait arriver arriva. Le bourrage d’urnes, la grossière mascarade électorale ivoirienne et l’utilisation de la violence militaire et paramilitaire envers les opposants qui appelaient à la désobéissance civile, viennent de donner leur triste résultat. Alassane Ouattara a décidé de s’octroyer 94 %. Il aurait pu annoncer un score supérieur à 100 % comme c’est le cas dans certaines régions du pays, mais cela aurait fait moins sérieux. Installé au pouvoir en 2011 par les chars français, il se présentait cette fois-ci à une élection présidentielle en dépit d’une constitution qu’il avait lui-même imposé en 2016 lui interdisant un troisième mandat.
Le taux de participation de cette mascarade électorale est fantaisiste, annoncé à 54%.
La déclaration de la Mission internationale d’observation électorale (MIOE) estime qu’il s’agit d’un scrutin « non inclusif et boycotté qui laisse un pays fracturé ». Sourd aux appels au dialogue lancés par l’ancien chef d’Etat, Laurent Gbagbo, et avant même la proclamation du résultat officiel, la répression du régime Ouattara s’abat à nouveau sur l’opposition.
Cette fausse élection crée un vide démocratique préoccupant. La situation n’est pas durable et après une décennie de régressions démocratiques, de choix économiques néolibéraux dévastateurs et d’atteintes aux droits humains, le pays est fragilisé. Le soutien sans faille de la France officielle à cette manœuvre grossière est une faute grave. Il jette un discrédit magistral sur la parole et l’action de notre pays. On aura beau jeu de dénoncer ailleurs dans le monde des forfaitures démocratiques quand on se rend complice à ce point d’une mascarade.
En Côte d’Ivoire, seule l’implication populaire pour des solutions démocratiques et sociales sera de nature à favoriser une véritable réconciliation, la paix et un développement bénéfique aux habitants. Ce sont des conditions indépassables pour éviter un chaos qui ne bénéficierait de manière illusoire qu’aux classes dominantes locales et à quelques multinationales. Il est encore temps pour le gouvernement français de retenir les leçons de ce qui a amené les déstabilisations dans toute la sous-région, et de changer d’approche vis-à-vis de ce pays. Cela, dans l’intérêt de nos deux peuples.
Le PCF soutient toutes celles et ceux qui œuvrent à une perspective de paix et à la reconstruction de la démocratie en Côte d’Ivoire.

PCF - Parti Communiste Français,