La FIFA enquête sur l’accord entre la CAF et Lagardère pour distribuer les droits de compétitions africaines. La CAF aurait permis au groupe français de réduire le montant de la garantie pour ces droits et l’aurait aussi déchargé de son obligation de collecter $20 millions de créances.

Les enquêteurs éthiques de la FIFA ont lancé une nouvelle enquête sur Ahmad Ahmad (photo), le président de la Confédération africaine de football (CAF) et son vice-président Constant Omari. Il leur est demandé d’expliquer pourquoi la CAF a accepté de réviser un contrat d’une manière qui semble avantager Lagardère. L’affaire a été révélée par le New York Times et concerne les droits TV de plusieurs compétitions de la CAF.

Selon les documents examinés par le média américain, les modifications apportées sont susceptibles de transférer des millions de dollars de pertes de Lagardère Sports dans les livres de compte de la CAF.

Dans les faits, Constant Omari et Ahmad Ahmad auraient permis au groupe français de réduire le montant minimum de la garantie pour les droits de télévision de la CAF. L’amendement du contrat aurait également permis à Lagardère de se décharger de sa responsabilité de collecter près de 20 millions de dollars de redevances impayées auprès d’un diffuseur.

En acceptant de prendre le risque de recouvrer ces redevances, les dirigeants de la CAF auraient également accepté de verser à Lagardère une redevance de 6,7 millions de dollars, rachetant ainsi la dette à un prix réduit. Selon le New York Times, la CAF espérait pouvoir récupérer elle-même la totalité du montant auprès d’une société qui avait déjà fait défaut à plusieurs reprises.

La FIFA a demandé des explications en octobre au président de la CAF, mais ce dernier avait pris un congé de convalescence de 20 jours après avoir contracté le coronavirus. Constant Omari, qui assure son intérim, devra aussi expliquer l’amendement de l’accord à la FIFA, sans quoi les deux personnalités risquent des poursuites.

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