L’organisation des festivités du 11 décembre 2020 à Banfora dans la région des Cascades a été du « sabotage ». C’est qu’a défendu le Pr Abdoulaye Soma ce lundi 14 décembre 2020 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse. Et pour le Constitutionnaliste, qui dit s’exprimer au nom d’un groupe de leaders de la région des Cascades, la responsabilité du gouvernement est pleinement engagée dans ce sabotage. Il a toute fois formulé le vœu qu’un tel bâclage ne se reproduise dans une autre localité hôte des festivités du 11 décembre.

En 2011, compte tenu de la situation nationale marquée par des mutineries dans les casernes, les autorités avaient décidé le report des festivités du 11 décembre qui devraient se tenir dans le Centre-Ouest. C’est finalement en 2012 que cette région a accueilli ces festivités. Le report de la célébration des festivités du 11 décembre 2014 à Dédougou avait également été acté par les autorités de la Transition afin qu’elles soient un succès et c’est finalement en 2015 la région de la Boucle du Mouhoun a abrité les festivités.
Au regard du contexte national marqué par la crise sanitaire de la Covid-19 et la ténue des élections couplées présidentielle et législatives, qui ont mis à mal l’exécution de plusieurs programmes de développement, notamment les projets entrant dans le cadre des festivités du 11 décembre 2020 à Banfora, un groupe de leaders de la région des Cascades avait demandé un report de la célébration de ces festivités. Cette requête des filles et fils de la région des Cascades n’a pas eu d’écho favorable auprès des autorités burkinabè qui ont pris sur elles la responsabilité de tenir l’organisation des festivités du 11 décembre 2020 à Banfora tel que prévu.

Du bâclage, du sabotage et de l’à-peu-près

En conférence de presse ce lundi 14 décembre 2020, le Pr Abdoulaye Soma s’est dit consternée par l’organisation escamotée de la fête nationale à Banfora. Pour lui, la célébration tournante de la fête nationale est une opportunité pour booster le développement d’une région à travers la construction d’infrastructures de qualité ; et aussi de renforcer la cohésion entre les filles et fils de la région. A Banfora, ces deux fondamentaux ont été mis à mal. Pour le Pr Soma, les infrastructures prévues dans le cadre des festivités ont été mal exécutées par les différentes entreprises. Et Banfora reste la seule région ayant abritée ces festivités qui n’a bénéficié ni de l’Auberge du 11 décembre qui vise à accroître la capacité d’accueil de la région, ni de la Maison de l’Appelé.
Pour ce qui est de la cohésion sociale, la ténue des festivités du 11 décembre 2020 est venue la remettre en cause de la façon la plus dangereuse. Pour le Pr Abdoulaye Soma, les Gouin, les Karaboro et les Turka sont les principaux groupes ethniques à Banfora ; les Senoufo sont eux dans la Léraba. Cependant, lors du défilé, les Turka et les Sénoufo n’ont pas été autorisés à défiler. Il y a là une discrimination aux yeux du Pr Soma. Aussi, fait-il observer que le Chef de canton de Banfora n’a aucunement été impliqué dans l’organisation des festivités du 11 décembre ce qui est, pour lui, indécent. Comme si les autorités pouvaient se permettre la ténue d’une activité de grande envergure à Ouahigouya sans l’implication de Naaba Kiiba, ou à Ouagadougou sans l’implication du Moogho Naaba. Elles doivent donc de la déférence au Chef de canton de Banfora dans la ténue d’une fête de grande envergure comme celle du 11 décembre. « Ce qui s’est passé à Banfora est un scandale indigne de notre Nation, » a souligné le constitutionnaliste burkinabè
Il a exhorté les autorités burkinabè à prendre les meilleures dispositions pour qu’un tel « scandale » ne se reproduise plus dans une autre localité.

Cheick Traoré
Kaceto.net