La justice est appelée à trancher la bagarre qui oppose le Conseil de l’ordre des médecins du Burkina et les professeurs chercheurs Martial Ouédraogo et Sylvain Ouédraogo, respectivement pneumologue et chercheur à l’Unité de formation et de recherche en sciences de la santé de l’Université Joseph Ki Zerbo et chercheur en pharmacologie et directeur de l’IRSS.
Hier 28 décembre, le président du conseil de l’ordre des médecins, Pr Charlemagne Ouédraogo a déposé une plainte auprès du procureur du Faso contre toutes les personnes physiques ou morales "impliquées dans l’essai illégal utilisant la substance APIVIRINE sur des personnes humaines au Burkina dont les résultats ont été rendus publics le 22 et 23 décembre 2020".
Selon lui, les auteurs des essais cliniques en cours violent la loi de 1994 portant code de la santé publique qui dispose en son article 3 "qu’aucun essai clinique ne peut être entrepris au Burkina sans une autorisation délivrée par le ministre de la Santé après avis d’un comité technique d’examen des demandes d’autorisation d’essais cliniques".
Or, poursuit-il, dans le cas d’espèce, les textes n’ont pas été respectés ; pis, ceux qui se livrent à de tels essais n’étaient pas censés savoir le statut des personnes sur lesquelles les essais sont pratiqués. Il s’agit, conclu le président du conseil de l’ordre des médecins, d’une "violation des données individuelles de santé, toute chose condamnée par la loi".
Cette bataille judiciaire intervient au moment où une deuxième vague de contamination frappe de nombreux Burkinabè et contre laquelle il faut un front uni contre sa propagation.

Dominique Koné
Kaceto.net