Après leur audition par la gendarmerie le 6 septembre dernier, puis par la Haute cour de justice deux semaines plus tard, les ministres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré sont à nouveau convoqués demain par la Haute cour de justice pour s’expliquer sur rôle durant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Cette fois-ci, les juges d’instruction en charge de l’enquêtent veulent les entendre sur le fond sur deux choses : l’adoption en conseils des ministres le 21 octobre 2014 du projet de loi de modification de l’article 37 de la constitution, et la réquisition complémentaire spéciale signée par le premier ministre Luc Tiao le 29 octobre 2014, enjoignant « le chef d’État- Major Général des Forces Armées du Burkina Faso de prêter le concours des troupes nécessaires pour empêcher par la force, les troubles à l’ordre public sur toute l’étendue du territoire national. L’emploi de la force pour l’exécution de la présente réquisition comporte l’usage des armes ; l’autorité militaire reste libre d’en régler l’emploi ».
La réquisition complémentaire spéciale repose sur les dispositions de la loi votée en mai 2003 relative à la sécurité intérieure, puis son décret d’application conjointement signé le 31 janvier 2005 par le président Compaoré, le premier ministre Paramanga Yonli, le ministre de la Défense, Moumouni Fabré, le ministre de la sécurité, Djibril Bassolé et le ministre de la Justice, Boureima Badini.

Kaceto.net