L’impact des balles est toujours visible sur les murs perforés, l’incompréhension et le choc palpables sur les visages…, aux lendemains de l’attaque contre le marché de Guelwongo ayant coûté la vie à trois personnes, la désolation et l’inquiétude animaient encore les populations… Constat.

Les populations de Guélwongo et des localités environnantes se sont réveillés ce 06 janvier 2021, les mines graves.

Et pour cause, la veille, des bandits ont ouvert le feu dans leur marché, faisant des victimes.

Il est 12 heures, quand nous sommes arrivés sur les lieux de l’attaque.

Les restaurants, kiosques et commerces jadis animés, sont fermés et l’émotion et la tristesse se lisaient sur les visages.

Seuls quelques kiosques et hangars sont transformés en lieu de débats. Et en pareille situation, il y a davantage de questions que de réponses.

Le président de l’association des commerçants de Guelwongo Tanga Jérémie Sia nous conduit sur les lieux du drame.

Des impacts de balles à hauteur homme, des tables renversées, des boites de goudrons, des poteaux et des murs perforés, un camion remorque perforé également à l’avant… démontrent de la violence de l’attaque.

Selon les témoins de la scène, la réalité était encore plus « traumatisante ».

« Ce qui s’est passé est inédit dans l’histoire de Guelwongo », tranche Tanga Jérémie Sia.

M. Sia qui s’est rendu sur les lieux une vingtaine de minutes après les premiers tirs, verra que le pire s’était déjà produit et les auteurs volatilisés.

Le bilan fait état de trois morts dont deux Burkinabé et un Ghanéen, six blessés évacués à Ouagadougou pour des soins avancés. Certains blessés ont préféré se rendre au Ghana voisin.

« C’était la panique partout, du jamais vu, les gens couraient de partout » confie-t-il.

D’après les informations qu’il obtient à chaud, l’acte a été perpétré par six personnes habillées en habits traditionnels « Faso Dafani » et les visages cagoulés.

Les bandits sont arrivés à moto du côté Est du marché et se sont dirigés vers l’aile du marché abritant les monnayeurs.

S’en sont suivi alors des coups de feu et de dépouillement desdits commerçants.

La panique gagne les lieux remplis de monde comme à chaque jour de marché. C’est le sauve-qui-peut.

Sur place on compte deux morts et des blessées. Un blessé rendra l’âme par la suite, alourdissant le bilan.

Les témoins et blessés rencontrés au CMA de Pô n’arrivent toujours pas a expliqué ce qui leur est arrivé.

Abdoulaye Gnebga a reçu des balles aux pieds.

« Quand les bandits sont arrivés, ils ont demandé d’envoyer l’argent. J’ai donné ce que j’avais en main. Ils m’ont dit d’envoyer le reste et le temps de me rendre compte, ils ont tiré sur mes pieds », se lamente le rescapé.

Vincent Sia a lui aussi été touché aux pieds. Il affirme remercier le bon Dieu d’être toujours en vie.

Si le calme semble revenu, Guelwongo est encore sous le choc.

« Les gens ont toujours la peur au ventre », assure Jérémie Tanga Sia qui demande aux autorités d’intervenir.

Dans l’immédiat, il souhaite le déploiement des Forces de sécurité pour rassurer les populations.

Mais pour éviter à l’avenir une telle situation, il demande de mettre l’accent sur la sécurisation du marché.

Hamidou T. SIA premier adjoint au Maire de la Commune de Ziou.
« On ne sait pas si les bandits vont s’organiser pour revenir ou pas. Donc c’est important que l’on redouble de vigilance en renforçant les effectifs des agents de sécurité », insiste M. Sia.

Même son de cloche chez le premier adjoint au maire de Ziou Hamidou T. Sia.

L’autorité communale plaide surtout pour une synergie d’actions entre toutes les Forces de sécurité.

A l’endroit des populations, il en appelle à la franche collaboration et à la dénonciation de tout cas suspect.

Hamidou Sia a également demandé aux monnayeurs de mieux s’organiser et d’être vigilants.

Le marché de Guélwongo, près de la frontière avec le Ghana, est un marché international qui réunit tous les trois jours des vendeurs et des acheteurs de la sous-région.

Agence d’information du Burkina