Le ministre d’Etat auprès du président du Faso chargé de la réconciliation nationale et la cohésion sociale, Zéphirin Diabré poursuit ses consultations. Après avoir rencontré entre autres, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), les leaders religieux (catholiques, protestants, musulmans) et coutumiers (Mogho Naba), il s’est rendu hier 28 janvier en début de soirée chez l’avocat, homme de Lettres et chef coutumier Pacéré Frédéric Titinga, un des premiers signataires de l’Appel de Manéga, dans lequel les Burkinabè sont invités à engager un processus inclusif de réconciliation nationale.
Etaient présents à cette rencontre, L’Emir du Liptako, El Adj Idrissa Semdé, Sanogo Moussa, magistrat à la retraite et ancien président de la chambre des représentants, le chef de Barkoundouba, dans l’Oubritenga, le Pasteur Flavien Tapsoba, Yirim Naba, l’ancienne présidente du Conseil supérieur de la communication Béatrice Damiba, notre confrère Lookman Sawadogo et Evariste Konsimbo, tous deux initiateurs de l’Appel de Manéga.
Après plus d’une heure et demi de concertation, les sages de l’Appel de Manéga lancé en juin 2019 se présentent devant les journalistes. C’est Béatrice Damiba, la seule femme du groupe qui prendra la parole. En substance, elle a confié que les sages de l’Appel de Manéga souhaitent du courage au ministre d’Etat dans l’accomplissement de sa mission et lui assurent leur disponibilité à coopérer pour le succès de l’œuvre de réconciliation qui est une tâche difficile, mais pas impossible dès lors que tous les Burkinabè, sans distinction, y participent. Elle a rappelé que Zéphirin Diabré figure parmi les 100 premiers signataires de l’Appel de Manéga, preuve "que nous partageons la même vision, les mêmes objectifs" quant à la réconciliation nationale, a t-elle déclaré aux journalistes.
Selon celle qui a été ministre de l’Environnement et du tourisme, puis ambassadeur du Burkina en Autriche, Zéphirin Diabré est revenu sur la création du ministère dont il a la charge et a manifesté le souhait de bénéficier du soutien de tous pour réussir sa mission.
Pour l’instant, le ministre d’Etat consulte et prend des notes afin de préparer sa feuille de route et mieux définir la stratégie pour une véritable réconciliation qui prend en compte, bien entendu les crimes politiques et économiques, mais aussi "les problèmes récurrentes entre éleveurs et agriculteurs, de gens chassés de leurs villages, de Mossi et de forgerons" a poursuivi Béatrice Damiba.

Dominique Koné
Kaceto.net