Sur le continent africain, les problèmes liés à l’intimidation et à la censure de la presse suscitent de plus en plus de réactions. Il faut savoir que certains pays du continent font partie des plus mauvais élèves de la planète en matière de traitement des journalistes.

L’Union africaine a lancé le vendredi 29 janvier une plateforme numérique de suivi des attaques contre les journalistes. Créé en partenariat avec l’Unesco, le nouvel outil a pour ambition de lutter contre les menaces et la violence à l’endroit des journalistes et de favoriser la réaction contre ces situations en Afrique.

« Les médias ont un rôle crucial à jouer dans le mouvement historique et continental des Africains pour construire le continent de leurs rêves », a déclaré le président de l’Union africaine Cyril Ramaphosa.

« Nous avons le devoir de défendre le droit des journalistes à faire leur travail de collecte, de publication et de diffusion de l’information, même si nous ne sommes pas d’accord avec tout ce qui est dit ou écrit. C’est pourquoi nous avons relu tous les textes législatifs qui violent la liberté des médias. Pour renforcer nos démocraties, plus aucun journaliste ne devrait aller en prison pour un délit de presse, et aucun journaliste ne devrait voir sa vie menacée dans l’exercice de sa profession », ajoute le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

La plateforme numérique assurera la surveillance des menaces pesant sur l’intégrité physique ou la sécurité des journalistes et autres acteurs : blogueurs, écrivains, leaders d’opinion... Leur vie privée, la censure, l’intimidation et la protection de leurs sources feront également partie des informations suivies par la plateforme. Cette dernière combattra également l’impunité des responsables d’exactions contre les journalistes.

Cette plateforme tombe à point nommé lorsqu’on prend en compte que certains pays africains deviennent de plus en plus liberticides pour leurs médias. Par exemple, en 2020 30 journalistes étaient détenus en Egypte. Le pays fait partie des 5 pays où se trouvent 61% des 387 journalistes détenus dans le monde selon un bilan de Reporters sans frontières.

Agence ECOFIN