Des partis membres de la CODER ont organisé ce vendredi 12 mars 2021 à Ouagadougou, une conférence de presse pour donner leur lecture sur le processus de réconciliation nationale qui a pris une autre tournure au lendemain de l’élection présidentielle du 22 novembre dernier. Ablassé Ouédraogo de Lefaso Autrement, François Kaboré du Rassemblement pour un sursaut républicain (RSR) et Hermann Yaméogo de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) étaient les principaux orateurs de ce face à face avec les journalistes

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La réconciliation nationale. C’est l’objectif poursuivi par la CODER depuis sa création en 2016 et qui a œuvré au tant qu’elle le pouvait pour imposer la question de la réconciliation au cœur des priorités du gouvernement. Tout au long du premier mandat du président Roch Marc Christian Kaboré, les partis politiques membres de la CODER ont contribué à entretenir cette question qui s’est révélée être au cœur de la quasi-totalité des programmes de gouvernance politique des différents candidats à l’élection présidentielle du 22 novembre dernier. Lorsque le verdict des urnes a annoncé Roch Marc Christian Kaboré comme vainqueur de la présidentielle, ce dernier décida la création d’un ministère d’État en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, témoignant ainsi de toute la place qu’occupera désormais la réconciliation nationale dans la gouvernance politique du Burkina Faso au cours de son second quinquennat. Et pour conduire cette réconciliation nationale, le Président Kaboré a nommé Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement et ex chef de file de l’opposition politique.

Au cours de sa conférence de ce vendredi 12 mars 2021, les partis membres de la CODER, réunis au siège de LeFaso Autrement se sont réjouis de la création d’un ministère plein en charge de réconcilier les Burkinabè. Selon eux, la décision de créer ce ministère vient marquer l’engagement du président Kaboré à faire de la réconciliation nationale une réalité, un préalable au développement du Burkina Faso. C’est pourquoi, Ablassé Ouédraogo et ses camarades ont félicité le ministre d’Etat Zephirin Diabré et ont exprimé leur disponibilité à l’accompagner dans l’accomplissement de sa mission, car estiment-ils, l’avenir de notre pays en dépend.

Les partis membres de la CODER souhaitent en outre que le président Roch Marc Christian Kaboré tienne l’ensemble de ses promesses sur la réconciliation nationale. Il s’agit notamment d’organiser de larges concertations avec l’ensemble des couches sociales burkinabè et la ténue d’un Forum national sur la Réconciliation nationale. Ablassé Ouédraogo suggère pour cela que les exilés politiques puissent rentrer au pays et prendra part à ce Forum.

Privilégier la justice transitionnelle

Pour les conférenciers, la réconciliation nationale ne doit pas être une prime à l’injustice et créer une sorte de frustration chez les victimes. La CODER estime que la justice doit jouer un rôle central, mais il faut nécessairement privilégier la justice transitionnelle. Elle est la plus adaptée dans le cas du Burkina et reste la plus crédible pour conduire le Pays des Hommes intègres vers une réconciliation nationale sincère et porteuse d’espoir de développement harmonieux. La justice classique, dans le cas présent du Burkina Faso, pour qu’elle soit efficace doit se limiter à juger des dossiers bien spécifiques et venir en complément donc de la justice transitionnelle.

La CODER a par ailleurs invité le président Kaboré à s’engager personnellement dans le processus de réconciliation nationale afin de lui donner une âme.
Elle a également annoncé que de nouveaux partis politiques devront venir grossir le rang de la CODER afin que le combat de la réconciliation nationale puisse aboutir.

Cheick Traoré
Kaceto.net