Des élèves burkinabè demandent l’arrêt des réformes en cours dans l’organisation des examens et concours au niveau du post-primaire et du secondaire. Ils ont battu le pavé dans plusieurs localités du pays pour dénoncer une « mesure impopulaire » qui remettra en cause la qualité « déjà fragile » du système éducatif burkinabè et certains acquis engrangés, notamment l’accessibilité de l’école à tous

A Ouagadougou, c’est à l’appel de l’Association des élèves et scolaire de Ouagadougou (AESO) que les élèves se sont mobilisés pour exprimer leur désaveu. Ils se sont rassemblés ce lundi 28 mars 2021 devant le ministère en charge de l’Education nation pour remettre leur message au patron de ce département.

Une grève de 48 heures à compter du lundi 28 mars 2021.

C’est ce qu’avait annoncé les élèves de la ville de Ouagadougou dans un préavis de grève que l’Association des élèves et scolaire de Ouagadougou a adressé au ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales. Bloqués dans un premier temps au niveau du Rond-point des nations Unies par la police, ils ont finalement été reçus par le secrétaire général du ministère à qui ils ont remis le message. Non sans quelques tiraillements dûs au fait que Mahamadi Ouédraogo, le président de l’AESO et ses camarades exigeaient la présence du ministre Ouaro pour lui remettre directement leur message.

Un cour d’histoire des élèves

Leurs revendications est claires : l’arrêt pur et simple du processus des réformes en cours, notamment le basculement de l’organisation du BAC par le ministère de l’Education et le sujet unique aux épreuves du Brevet. Pour eux, ces réformes seraient « sans doute une porte ouverte à la restriction de l’accès à l’université des enfants du peuple » et remettra en cause des acquis importants engrangés grâce à la lutte. Les élèves rappellent que les réformes envisagées ne sont pas nouvelles, mais qu’elles ont toujours été combattues dans le passé par les élèves, les étudiants, les parents d’élèves et le corps enseignants jusqu’à ce qu’elles soient soient abandonnées.
Ils ont rappelé que dans le but de contingenter l’accès des élèves à l’Université, Christophe Joseph Marie Dabiré, alors ministre de l’Enseignement supérieir avait décidé de confier l’organisation du Baccalauréat à l’OCECOS en 2000. L’expérience a été mauvaise et constitue un gros point noir dans l’histoire de l’éducation du Burkina Faso, selon les élèves. Ils rappellent également que la suppression des sujets au choix en histoire-géographie et en sciences de la vie et de la terre était une réforme entreprise par le ministre Moussa Ouattara en 2013. Cette réforme avait été abandonnée car rejetée et combattue par les élèves.
Après ce mémento sur l’histoire du système éducatif burkinabè, les élèves s’interrogent de façon pratique sur la capacité même du ministère en charge de l’Education d’organiser en une année trois examens alors même qu’il peine à organiser des examens blancs. Ils l’invitent à mettre un terme à ces réformes pour ne pas être responsable de ce qu’ils estiment être « une forfaiture » qui va certainement contribuer à détruire davantage le système éducatif burkinabè.
L’AESO se réserve en outre le droit d’engager d’autre forme de lutte si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Cheick Traoré
Kaceto.net