Le Niger vient d’ouvrir une nouvelle page de son histoire politique en réalisant pour la première l’alternance démocratique. Hier, 2 avril, le président Mahamadou Issoufou a passé la témoin à son successeur Mohamed Bazoum, élu le 21 février au deuxième tour avec 55,66% des suffrages contre 44,34% à son concurrent, Mahamane Ousmane, des résultats validés par la cour constitutionnelle, au grand désespoir de ce dernier qui continue de revendiquer la victoire.
En présence de nombreux chefs d’Etats de la région ouest-africaine dont le président du Faso Roch Kaboré et d’un public trié sur le volet, le nouveau président a prêté serment en ces termes : "Nous jurons solennellement sur le Livre Saint, de respecter et faire respecter la Constitution, que le Peuple s’est librement donnée, de remplir loyalement les hautes fonctions dont nous sommes investis".
Agé de 61 ans, cet ancien professeur de philosophie et vieux compagnons du désormais ancien président Issoufou a la charge de conduire la destinée de 20 millions d’habitants dans un pays confronté depuis des années à des attaques terroristes.
"le Niger est confronté à l’existence de groupes terroristes dont la barbarie vient de dépasser toutes les bornes" et qui "se livrent à des massacres de civils innocents à grande échelle commettant à l’occasion de vrais crimes de guerre", a-t-il déclaré dans son discours d’investiture. Le 21 mars, une attaque terroriste dans la région de Tahoua a d’ailleurs fait 141 morts, à l’Est de Tillabéri, près de la frontière avec le Mali.
La cérémonie d’investiture s’est déroulée sous très haute surveillance, trois jours après qu’un groupe de militaires ait tenté, selon le gouvernement, de fomenter un coup d’état.
Le Niger réussira t-il à consolider les acquis démocratiques engrangés avec Mahamadou Issoufou pour engager la bataille de son développement socio-économique ? C’est tout le mal qu’on peut souhaiter au nouveau pouvoir installé hier à Niamey.

Dominique Koné
Kaceto.net