C’est assurément l’évènement politique du week-end qui vient de s’écouler. Dans la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000, le président de la Transition, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré s’est entretenu le 17 février 2024 sur la situation nationale avec les représentants d’Organisations de la société civile (OSC) venus des 13 régions du Burkina

Retrait sans délai de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), combat pour l’autosuffisance alimentaire, lutte contre le terrorisme par la mobilisation des ressources nationales, financement endogène des projets, etc., autant de sujets qui ont constitué le menu des échanges entre le chef de l’Etat et les jeunes engagés dans la conquête de la souveraineté nationale.
Ce rendez-vous qui intervient exactement trois semaines après l’annonce par le Burkina, du Mali et du Niger de leur retrait sans délai de la CEDEAO était plus qu’opportun. De nombreux citoyens de ces trois pays redoutent les conséquences que cette décision, qui peut apparaitre comme un saut dans l’inconnu, pourrait avoir sur leur quotidien déjà difficile. Il faut donc les rassurer quant à la rationalité de ce choix politique assumé et c’est ce à quoi le capitaine Traoré s’est appliqué dans son discours qui aura duré une trentaine de minutes. Il a ainsi exhorté les jeunes à rester sereins et à se départir de la peur que certains discours et analyses pourraient susciter quant à la sortie de la CEDEAO. Pour lui, notre pays s’est lancé sur le chemin de son indépendance et chaque Burkinabè doit résolument s’engager dans le combat qui vise à reconquérir l’intégrité de notre territoire face aux groupes terroristes. Il a réaffirmé, après son discours de fin d’année, que dans un avenir proche, des moyens militaires seront acquis pour augmenter la puissance de feu de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Aux éventuels Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur qui auraient le projet de saboter le combat engagé sous le leadership du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR2), le capitaine Traoré a été on ne peut plus clair : "quiconque va trahir sa patrie au profit de l’impérialisme, sera traité comme tel. Nous n’avons plus de sentiments pour les traîtres".
S’exprimant sur la décision prise le 25 janvier par la Côte d’Ivoire d’interdire les exportations de produits alimentaires pour une durée de six mois, une mesure qui vise, selon le gouvernement ivoirien, " à assurer la sécurité alimentaire des populations vivant en Côte d’ivoire", le chef de l’Etat burkinabè a indiqué "qu’à la fin de cette interdiction, nous interdirons nous même l’importation de ces produits dans notre pays", promettant tout mettre en œuvre pour que nos braves paysans puissent labourer leurs terres et cultiver dignement afin que nous n’importions plus" .
Il a dénoncé la fermeture de leurs ports par certains pays, en violation des conventions des Nations unies sur le droit d’accès à la mer aux pays sans littoral, avant de noter, non sans ironie, qu’ "aujourd’hui, ce sont eux qui payent les pots cassés". Allusion au Bénin qui a fermé son port au Niger en application des sanctions infligées à ce pays par la CEDEAO suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023, avant de rétropédaler face au désastre engendré sur ses finances publiques.
Revenant sur les réformes engagées depuis son arrivée au pouvoir le 30 septembre 2022, le chef de l’Etat a indiqué que l’objectif est de doter notre pays d’institutions fortes "de sorte que même si le diable venait à diriger le pays, qu’il ne puisse rien changer".

Dominique Koné
Kaceto.net