La nouvelle a été officiellement annoncée le 19 octobre 2021 à travers le Haut conseil Islamique. Selon des sources proches de la primature malienne, le gouvernement de transition n’a précisé ni la base, ni les limites des discussions qui pourraient être menées avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Aux dires de Mouffa Haidara, membre du Haut Conseil islamique du Mali, la faitière islamique du Mali est chargée de mener à bien les commissions de bons offices entre Bamako et les éléments djihadistes afin de trouver un point d’entente.

Selon Ibrahim Maïga, analyste sur les questions de paix et de sécurité au Sahel, il s’agit d’un « choix stratégique » qui comporte aussi ses limites. Pour lui, c’est une organisation qui a déjà un réseau sur le terrain, une expertise reconnue. Mais la question du dialogue avec ces groupes n’est pas que d’ordre religieux. « Les facteurs qui poussent à s’engager au sein de ces groupes n’ont absolument rien de religieux. Il y a énormément de frustration liée souvent aux statuts sociaux, à des questions de vengeance… C’est la raison pour laquelle il est important, dans la constitution de cette commission, que la base d’expertise soit la plus large possible », dit- il.

Pour rappel, ce projet de négociation avec les groupes djihadistes maliens est l’une des recommandations phares du Dialogue national inclusif tenu en 2019, sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keita.

« Le dialogue n’est pas une panacée. S’il est déconnecté des autres modes d’action ou d’intervention, il risque d’engranger des résultats à la fois limités et mitigés. Le séquençage et la coordination des actions (militaire, développement, gouvernance) y compris avec les partenaires, notamment ceux intervenant militairement, seront une condition de son utilité voire de son efficacité », préconise Ibrahim Maiga.

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