Le procès Thomas Sankara s’est poursuivi ce jeudi au tribunal militaire de Ouagadougou avec l’officier Jean-Pierre Palm à la barre qui nie n’avoir pas participé à l’assassinat du président du Faso Thomas Sankara.

L’accusé Palm bien à l’aise a répondu à toutes les questions des avocats de la partie civile. Selon le Parquet il est celui qui a procédé aux arrestations au profit du nouveau pouvoir à la suite des événements du 15 octobre 1987.

L’accusé qui raconte avoir été nouvellement affecté à Bobo-Dioulasso avant le 15 octobre et n’ayant pas encore pris service, était revenu à Ouagadougou entre le 12 et le 13 octobre.

« J’étais allé à Bobo pour l’inscription de ma fille avant de revenir. Le 15 octobre 1987, j’avais un mal de dent et je me suis fait accompagner chez un dentiste au quartier Zone 1. C’est de là-bas que j’entendais les coup de feu », a-t-il dit.

Il mentionne s’être replié au domicile de Me Barry, alors étudiante où il a passé la nuit avant de rejoindre son frère le lendemain matin.

C’est par la suite qu’il a été convoqué comme tous les autres officiers au Conseil de l’entente. C’est là que le commandant Lingani lui aurait confié une mission : « Il m’a dit d’aller vérifier car il se pourrait que les policiers veulent s’en prendre à Ernest Ouédraogo », explique-t-il.

C’est cette mission que le parquet a considéré comme étant la première mission de Jean Pierre Palm sous le nouveau régime.

« On était sous un régime d’exception. Tu refuses de venir et automatiquement tu es l’ennemi », rétorque Palm. Le parquet a évoqué d’autres missions du colonel de gendarmerie, parlant toujours des arrestations.

« J’ai arrêté Arba Diallo, Basile Guissou, Somé Charles et un autre sous des ordre du commandant Boukary Lingani », affirme l’ancien ministre des sports de Blaise Compaoré.

Jean pierre Palm dit n’avoir jamais été au courant d’une quelconque sanction contre Blaise Compaoré bien qu’il ait été membre du Conseil national de la révolution (CNR).

Ce n’était que des rumeurs et je suis suffisamment mature pour croire en cela », mentionne-t-il.

« Les quatre leaders de la révolution disaient : Si vous vous fiez aux rumeurs, vous risquez de vous retrouver à la frontière avec vos valises alors qu’il y a rien. Je n’ai pas de raison de douter. Blaise Compaoré ne parlait jamais des trois autres », a-t-il ajouté.

Pour l’affaire de la désactivation des bandes d’écoute, l’officier de la gendarmerie nationale reconnaît avoir y conduit des militaires français pour faire le point des transmissions.

L’interrogatoire de Jean-Pierre Palm se poursuivra le lundi 8 novembre 2021.

Agence d’information du Burkina