L’ancien chef d’état-major particulier de l’ex-président, Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré a indiqué mercredi, devant le tribunal militaire qu’il « ne pensait pas être jugé un jour » dans l’affaire Thomas Sankara.

L’accusé Gilbert Diendéré a été auditionné mercredi pour la deuxième journée concernant l’assassinat du capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons d’infortunes.

Selon l’ancien chef d’état-major particulier de l’ex-président Blaise Compaoré « il ne pensait pas être jugé un jour » dans le dossier Thomas Sankara.

De l’avis du général Gilbert Diendéré, il ne fait que restituer les faits qu’il a vécus le jour des évènements au conseil de l’Entente.

L’ancien commandant en chef adjoint du Centre national d’entrainement commando (CNEC) de Pô est poursuivi pour « complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et de recel de cadavres ».

A l’entendre, il a sollicité un renfort pour sécuriser le conseil de l’Entente, le jour des événements.

Le prévenu a précisé avoir vu des corps qui baignaient dans le sang le jour des événements du 15 octobre 1987 mais n’a pas pris l’initiative de les approcher.

Les avocats de la partie civile, Me Guy Hervé Kam et Me Prosper Farama ont noté que l’inculpé Diendéré utilise la même stratégie que celle du procès du coup d’Etat manqué du 15 septembre 2015 mené par l’ex-régiment de sécurité présidentiel (RSP).

D’après eux, l’accusé fait croire que ce sont les éléments de sécurité qui sont toujours impliqués dans les affaires et pas lui.

Selon un autre avocat de la famille Sankara, Me Séraphin Somé, le prévenu Gilbert Diendéré ne fait que citer dans son interrogatoire les noms des personnes décédées et absentes.

Notamment Gaspard Somé, Azouma Ouédraogo dit OTIS, commandant Hyacinthe Kafando, Blaise Compaoré, tous absents du procès historique.

Pour l’un des avocats de la défense, Me Paul Kéré, le général Gilbert Diendéré s’est prêté aux questions des avocats de la partie civile lors de son interrogatoire.

Me Kéré a souligné que son client s’est bien défendu en relatant « parfaitement » les faits qui se sont passés le 15 octobre 1987 au conseil de l’Entente.

« Je pense quand on dit la vérité on n’a pas besoin de se tromper », a-t-il confié à la presse.

Me Paul Kéré a rappelé que le général Diendéré n’a jamais ôté la vie de quelqu’un dans l’affaire Thomas Sankara et compagnons.

« Les avocats de la partie civile sont dans leur droit de poser leurs questions. Tout ce qu’ils font c’est d’aller rechercher le général dans son dernier retranchement pour essayer de comprendre les faits », a-t-il fait savoir.

En rappel, le général Gilbert Diendéré a été condamné à 20 ans de prison dans l’affaire du putsch manqué du RSP contre la Transition en septembre 2015.

Agence d’information du Burkina