Voici les grandes lignes du discours de politique générale prononcé ce matin par le premier ministre Lassina Zerbo.

La politique du gouvernement de Lassina Zerbo repose sur quatre piliers :

 Le retour de la paix, de la sécurité et la consolidation de la résilience ;
 Le retour des Personnes Déplacées Internes dans leur localité d’origine ;
 La réconciliation nationale ;
 La lutte contre corruption et l’enrichissement illicite.

Les actions à mener rapidement au plan sécuritaire

Pour avancer rapidement dans la sécurisation du territoire, mon Gouvernement engagera diligemment, des mesures d’ordre à la fois stratégique et opérationnel pour renforcer l’efficacité de l’action militaire sur le terrain, améliorer la collaboration entre les Renseignements, les FDS, les VDP et les populations, proposer des prises en charge psychologique de nos FDS.

Sur le Plan stratégique, le Gouvernement vous proposera la relecture des textes relatifs à l’emploi des VDP pour une meilleure structuration et une mobilisation efficiente des ressources, afin qu’ils contribuent plus efficacement à la lutte contre le terrorisme.

Le Gouvernement procédera également à l’établissement de partenariats stratégiques et va poursuivre la réorganisation du dispositif de sécurité national afin d’aboutir à un meilleur maillage sécuritaire du territoire.

Sur le plan organisationnel les départements en charge de la sécurité et des armées ont reçu pour mission de procéder à une coordination plus efficiente des dispositifs de renseignements, des actions des différentes unités combattantes ainsi que le renforcement de la veille stratégique au sein du commandement.

Sur le plan opérationnel, dans la dynamique des réaménagements entrepris par le Président du Faso, le gouvernement travaillera au renforcement des effectifs, des moyens logistiques et matériels des FDS dans le cadre de l’opérationnalisation de la Stratégie de défense nationale et de ses instruments de mise en œuvre compris dans la loi de programmation militaire 2018-2022.

Sur le renforcement de la motivation des FDS sur le terrain

Le Gouvernement est conscient du fait que le succès des opérations militaires est aussi fortement dépendant du moral des combattants engagés dans la défense de notre pays. C’est pourquoi, les ministres en charge des armées et de la sécurité intérieure ont été chargés d’engager les mesures nécessaires pour améliorer et rendre infaillibles les dispositifs d’allocation et de paiement des primes et indemnités aux soldats, de soutien aux supplétifs des FDS ainsi que de prise en charge des victimes et ayant-droits. Très prochainement, le gouvernement engagera une relecture de la loi sur les pupilles de la Nation.

Les actions à mener dans les régions à fort défi sécuritaire

Mon Gouvernement développera et mettra en œuvre de nouveaux instruments dans les localités à défi sécuritaire et cela, en appui aux acquis du Programme d’Urgence pour le Sahel (PUS-BF élargi) et du Programme d’Appui au Développement des Economies Locales (PADEL).

Concrètement, le Gouvernement injectera à terme, 20 milliards et 447 millions de francs CFA dans le Plan d’actions de renforcement de la résilience des populations de l’axe Djibo-Pobé-Mengao.

Près de 58 milliards FCFA ont été déjà mobilisés pour financer le Plan de résilience et de stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori, plan dans lequel l’Etat et ses partenaires investiront, au total, 205 milliards de FCFA.

Au plan national, mon équipe Gouvernementale prendra les mesures nécessaires à la mise en œuvre rapide de la Stratégie nationale de la Cohésion sociale (SNCS) et de la Stratégie nationale de prévention de l’extrémisme violent (SNPREV) pour l’exécution desquelles l’Etat a déjà mobilisé 11,2 milliards FCFA et injectera à terme dans la mise en œuvre des premiers plans d’actions au moins 16 milliards de FCFA.

Lutte contre la corruption

Dans l’axe de la rencontre que le chef de l’état a déjà eue, mon gouvernement travaillera à prendre les dispositions nécessaires pour doter l’autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et l’autorité judiciaire de moyens adéquats.

Ceci afin de leur permettre d’accélérer le traitement de tous les dossiers de corruption pendants, et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè pour plus de bonne gouvernance et de démocratie.

Dans le respect du code pénal, le gouvernement va s’atteler à identifier et à relire les textes dont les failles favorisent la corruption, les abus de biens sociaux, les détournements des deniers publics, afin d’instaurer un environnement anti-corruption et une société fondée sur les valeurs citoyennes et éthiques.

L’amélioration de la performance du service public passe par :

la réduction du train de vie de l’Etat,
la lutte implacable contre la corruption et les crimes économiques,
le renforcement de la dématérialisation du travail au sein de l’administration,
le renforcement de la promotion basée sur le mérite,
l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique.
Dans l’action de réduction du train de vie de l’Etat, mon gouvernement modernisera les outils de gestion du patrimoine de l’Etat. Il veillera en particulier à la rationalisation des moyens du parc automobile et immobilier de l’Etat.

Politique en matière d’énergie pour tous

Dans ce secteur, l’ambition de mon Gouvernement est de doubler la puissance électrique disponible en la faisant passer à 1500 MW en 2025, contre 712,2 MW en 2020, de porter le taux de couverture électrique de 45% en 2020 à 75% en 2025 et de travailler à accroître de façon significative le taux d’accès des populations à l’énergie.

Nous poursuivrons l’implémentation du Projet d’Electrification et de Développement des Connexions à l’Electricité (PEDECEL) et le renforcement des actions de l’Agence burkinabè de l’électrification rurale (ABER) et de l’Agence Nationale des Energies Renouvelables et de l’Efficacité (ANEREE) afin qu’elles contribuent efficacement à cet objectif.

Optimiser les technologies de la communication

Conscient de devoir tirer pleinement profit de toutes les opportunités offertes par les technologies digitales, notre pays a déployé des efforts conséquents pour entamer sa transition digitale et améliorer ainsi la performance de notre administration afin de la rendre plus accessible aux populations.

Dans ce sens, mon Gouvernement veillera à l’accélération de l’achèvement des projets d’infrastructures du numérique, notamment ceux relatifs au développement de la connectivité nationale et internationale en large bande (backbone national), à la mise en place de Points d’atterrissement virtuel, de points d’échanges Internet et de centres de données.

Enfin, il s’agira de promouvoir et d’encourager l’entreprenariat et l’innovation dans le secteur du digital, d’inciter à la Recherche et au développement, et de promouvoir la diffusion des outils numériques et leur usage dans toutes les couches de la population Burkinabè, pour une inclusion digitale durable.

Les ambitions en matière de transports

L’objectif est de porter la proportion des routes bitumées à 36,7% en 2025 contre 27,4% en 2020 et celle des pistes rurales à 44 % contre 33,57% en 2020.

Concernant les infrastructures aéroportuaires et ferroviaires, le Gouvernement concentrera ses efforts sur la réalisation des projets suivants :

l’accélération du projet de transformation de l’aéroport de Bobo-Dioulasso en hub régional ;
l’achèvement de l’aéroport de Donsin pour qu’il soit une réalité en 2025 ;
l’accélération du projet de liaison ferroviaire avec le Ghana dont le processus est bien avancé ;
la réhabilitation du Chemin de fer Abidjan Ouaga.
Dans l’optique d’améliorer la maîtrise d’ouvrage des projets structurants, une agence nationale des grands travaux sera créée.

Politique en matière d’industrie minière

L’industrie minière en particulier a contribué ces dernières années à améliorer la résilience de notre pays face aux différentes crises qu’il connait. Mon gouvernement s’engage donc à accroître sa part dans le PIB de 20% en moyenne par an sur la période 2021-2025. Nous sommes conscients également que cela ne saurait se faire sans une plus grande efficacité dans la sécurisation des sites miniers.

Concernant l’orpaillage, mon gouvernement travaillera à encadrer et moderniser l’exploitation artisanale de l’or afin de préserver l’environnement, protéger la santé des populations, et de pouvoir mieux contrôler les revenus générés par les petites exploitations.

Politique en matière d’éducation

S’agissant de l’éducation, l’objectif du Gouvernement est accroître l’offre et la qualité de l’éducation tout en œuvrant à la mettre en phase avec les besoins de la transformation de l’économie.

A ce titre, le gouvernement poursuivra les efforts de construction et de normalisation des établissements d’éducation tout en accélérant le rythme de construction des lycées scientifiques, professionnels et techniques.

L’instruction civique et morale déjà enseignée au préscolaire et au primaire sera étendue à tous les ordres d’enseignement.

Le gouvernement s’attèlera à la mise en œuvre, des conclusions consensuelles des assises nationales de l’éducation qui fixeront les bases de l’école de demain.

Les membres du Gouvernement prendront une part active dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’éducation en situation d’urgence afin d’éviter à nos enfants affectés par l’insécurité de tomber dans les affres de l’analphabétisme, terreau fertile de recrutement terroriste.

Pour ce qui concerne l’enseignement supérieur, le Gouvernement poursuivra avec plus d’entrain, le renforcement des capacités opérationnelles des universités et l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage des étudiants.


Politique en matière de Genre

En matière de réduction des inégalités Hommes-Femmes, mon gouvernement fera de la promotion de la sexospécificité une priorité. En effet la problématique des inégalités et disparités entre les sexes se pose toujours avec acuité. Cette situation est exacerbée par la crise sécuritaire conjuguée à celle sanitaire et humanitaire qui creuse davantage les inégalités entre les genres, et cela le plus souvent au détriment des femmes et des filles. Cela réduit les impacts des actions de développement, qui se veut participatif et inclusif.

L’autonomisation sociale, politique et économique des femmes et des jeunes des différentes catégories sociales fera l’objet d’une attention particulière. Elle se fera à travers une intégration systématique de cette égalité homme - femme dans toute la chaîne de planification, de budgétisation et de suivi évaluation des actions gouvernementales.

Kaceto.net