A l’heure où le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration), présidé par le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, se cherche un chemin d’action pour une transition apaisée et utile à la Nation burkinabè, il n’est pas inintéressant de regarder le champ sémantique des priorités associées à l’évocation du Burkina Faso dans les titres de publications francophones en ligne sur la période 2015-2022 (en gros, du premier mandat de l’ex-président Roch Marc Christian KABORE à l’avènement du MPSR).

Sans rentrer dans le détail, la cartographie du champ sémantique des « priorités associées au Burkina Faso » (voir la cartographie ci-après), issue de l’analyse du corpus significatif et pertinent de titres recueillis, permet de pointer les priorités saillantes suivantes (Je ne commenterai pas ici l’évènement « coup d’Etat » du 24 janvier 2022 (visible sur la cartographie – cluster « orange ») et ses conséquences aux plans national, sous-régional, africain et international) :

✅ La priorité de la « lutte contre l’insécurité/le terrorisme et pour la sécurité et l’intégrité du territoire national. Priorité qui n’est pas sans lien avec notre place, notre rôle et la juste appréciation de nos intérêts au sein du « G5 Sahel » en particulier (sans oublier notre rapport à tous nos autres partenaires africains et internationaux plus ou moins engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel). On notera que c’est notamment sur cette priorité que l’ex-président KABORE a été le plus « regardé / exposé / questionné » par rapport à ses promesses et ses devoirs en tant que président de la République, Chef de l’Etat et Commandant en chef de nos Forces Armées. Rappelons tout de même que dès 2016, aux premiers jours de son premier mandant, RMCK et le peuple burkinabè se sont vus imposés une guerre terroriste sans merci. Il n’aura pas réussi à gagner cette guerre, mais il aura fait sa part. L’histoire nous dira un jour peut-être quelles ont été précisément les principales failles qui ont pu gripper notre marche dans ce domaine sous son pouvoir.

✅ Les priorités liées aux questions de droit et de justice. Nous le savons, l’Etat de droit républicain ne saurait fonctionner correctement sans que le droit soit effectivement respecté par tous et sans que la justice soit rendue de façon efficiente et efficace pour tous et au nom de tous. Au-delà de la justice ordinaire qui est loin d’être satisfaisante, nous avons en tête les nombreux dossiers bien documentés qui sont en souffrance, pour la plupart, dans les tiroirs des juges ou carrément mis sous omerta : crimes de sang (Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune, Thomas Sankara et ses douze compagnons d’infortune (heureusement en cours de jugement et c’est à saluer) … Yirgou et bien d’autres du même genre, etc.) et crimes économiques (corruptions, enrichissements illicites… qui vont même jusqu’à affecter le fonctionnement efficient et efficace du commandement de notre Armée).

✅ Les priorités liées aux plans, projets et programmes nationaux de développement économique et social. Sur le plan économique on notera en particulier la saillance des questions liées à l’agriculture (et alimentation) et à l’industrie (minière notamment). Sur le plan social, on notera la centralité des enjeux de santé, d’éducation/formation, d’accès à l’eau, l’assainissement et l’énergie, de solidarité à l’égard des personnes vulnérables (ménages, femmes, jeunes, enfants) dont en particulier les personnes déplacées internes (DPI) du fait des attaques terroristes répétées au Nord et à l’Est du pays et dont il urge de rendre possible le retour sur leurs terres et de renforcer leur résilience. Ces plans, projets et programmes de développement économique et social ne vont pas sans poser, bien évidemment, la question incontournable et difficile de leur financement (« l’argent, nerf de la guerre »).

✅ Enfin, notons que la priorité du dialogue et de la réconciliation, bien qu’évoquée dans les titres de publications francophones en ligne et visible sur la cartographie sémantique, est loin d’être aussi significativement prégnante que les autres priorités ci-dessus mises en évidence.

Telles sont les indications des priorités, associées au Burkina Faso, qui sont inscrites dans l’ « intelligence collective » ou l’économie, si j’ose dire, du corpus de titres ici analysé.

Ousmane SAWADOGO, Consultant Text Analytics & Analyse sémantique
Kaceto.net