Selon nos confrères de Jeune Afrique, la compagnie aérienne française Air France va reprendre ses vols à destination de Bamako, au Mali à partir de jeudi 16 février. Le trafic Paris Bamako avait été suspendu le 10 janvier, au lendemain de la décision des chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) de fermer leurs frontières avec le Mali.

Onze (11) janvier 2022, aéroport de Paris Charles de Gaulle. Devant le guichet d’Air France, deux Maliens, billets d’avion en main, sont désemparés. Ils viennent d’apprendre qu’ils ne peuvent pas voyager et qu’ils doivent patienter pour un temps indéterminé. Une dame leur explique que leur gouvernement n’autorise plus air France à atterrir à Bamako depuis deux jours, soit exactement le 9 janvier, date à laquelle les chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO ont décidé de fermer les frontières de leurs pays avec le Mali. "Mais la France n’est pas dans la CEDEAO" réplique un d’eux. Mais la dame répète, tel un perroquet, la même réponse. J’écoute le dialogue de sourd pendant un bon moment, puis je finis par intervenir : non, madame, c’est Air France, pour des raisons politiques, qui a décidé de ne plus desservir Bamako car d’autres compagnies comme Turkishairlines continuent leurs rotations.

Selon Jeune Afrique, c’est le président français, Emmanuel Macron qui "avait fait savoir aux dirigeants de la compagnie, détenue à 14 % par l’État français, qu’il ne souhaitait pas, compte tenu des sévères sanctions prises par l’organisation sous-régionale, que les liaisons vers cette destination reprennent dans l’immédiat".
Un mois après cette décision politique, air France qui perd beaucoup de recettes sur cette ligne, se ravise et reprend ses vols alors que les sanctions de la CEDEAO n’ont pas encore été levées. Car entre temps, la nature ayant horreur du vide, Turkishairlines qui n’assurait que quatre (4) vols par semaine, est passé à quatorze (14) afin de répondre à la demande la forte communauté malienne installée en France.