Avec Bassolma Bazié, la présence du Général Barthélémy Simporé dans le gouvernement de Damiba-Ouédraogo est sans doute une surprise pour de nombreux Burkinabè.
D’abord ministre délégué à la défense et aux anciens combattants dans le dernier gouvernement de Christophe Dabiré, puis ministre plein dans l’éphémère équipe de Lassina Zerbo, le Général Barthélémy Simporé avait été le principal interlocuteur des militaires auteurs de mutineries dans plusieurs casernes du pays qui allaient déboucher sur le coup d’Etat du 24 janvier. Le 23 janvier, on s’en souvient, il était apparu sur le plateau de la télévision nationale pour expliquer le sens des coups de canon qui avaient réveillé les Ouagalais, rassurant qu’il s’agissait de manifestations de revendications de certains militaires et que la situation était sous contrôle. Une sortie qui, il faut le dire, n’avait pas rassuré grand monde tant l’homme ne semblait pas avoir tous les contours de ce qui se passait dans les casernes. On connait la suite : au petit matin du 24 janvier, l’entrée de la RTB était barrée par des chars, signe évident qu’il s’est passé quelque chose de grave, en l’occurrence la destitution du régime du président Roch Kaboré par des militaires regroupés dans un Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Le président du Faso, Roch Kaboré, le premier ministre Lassina Zerbo et le ministre des armées, le Général Barthélémy Simporé sont mis aux arrêts, mais les deux derniers sont rapidement libérés.
Voilà que dans le premier gouvernement des auteurs du putsch, non seulement le Général Simporé conserve son poste d’avant, mais mieux, il gagne du galon en tant que ministre d’Etat.
D’où les légitimes questions que les Burkinabè peuvent se poser : le Général aurait-il joué de la comédie pour dissimuler le fait qu’il serait avec les putschistes ? Où, au contraire, serait-il le dénominateur commun capable de rassembler les différents clans dans un contexte où, manifestement la sérénité n’est pas la chose la mieux partagée dans l’armée ?
Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse, ce qui alimente les supputations dans les maquis et autres cabarets du pays en attendant qu’on soit édifié sur ce qui apparait comme une énigme politique.

Kaceto.net