En France, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un avortement provoqué, décidé pour des raisons non médicales dans le cadre légal instauré par la loi Veil du 17 janvier 1975 (référence à Simone Veil qui a porté courageusement et brillamment cette loi révolutionnaire). Son dispositif légal est inscrit aux articles L.2211-1 et suivants du Code de santé publique.

Selon la version du 2 mars 2022 (article L.2212-1 du Code de la santé publique du 04 mars 2022) toute femme enceinte qui s’estime placée dans une situation de détresse a le droit de demander à un médecin l’interruption de sa grossesse, qu’elle soit majeure ou mineure. Elle a le droit de décider seule d’interrompre ou pas sa grossesse. Mais cette interruption ne peut être pratiquée qu’avant la fin de la quatorzième semaine de grosse.

▶️ Officiellement, il existe deux méthodes d’IVG en France : l’IVG chirurgicale (ou instrumentale) et l’IVG médicamenteuse (ou pharmacologique). Les références à ces deux méthodes dans les titres de publications françaises (relatives à la France) en ligne centrés sur l’IVG ont été plus prégnantes au cours de la dernière décennie, avec toutefois une nette domination de la référence à l’IVG médicamenteuse. Voir graphique ci-après.

▶️ La technique d’IVG retenue dépend du choix de la femme ou de la fille concernée et du terme de la grossesse en question :

✅ L’IVG chirurgicale (ou instrumentale) repose sur la dilatation du col de l’utérus et l’évacuation du contenu utérin par aspiration.
Cette méthode est pratiquée obligatoirement en établissement de santé (hôpital ou clinique). Sous certaines conditions, elle peut avoir lieu dans un centre de santé autorisé ayant signé une convention de coopération avec un établissement de santé.

✅ L’IVG médicamenteuse (à ne pas confondre avec l’interruption médicale de grossesse – IMG - qui pointe précisément la raison médicale à l’acte) consiste à prendre des médicaments qui provoquent l’interruption de la grossesse et l’expulsion de l’embryon.
L’IVG médicamenteuse est pratiquée en établissement de santé (hôpital ou clinique), en cabinet de ville, en centre de planification ou en centre de santé.

Ci-après, je partage avec vous la cartographie du champ sémantique de l’IVG sauce française. Cette cartographie à été générée sur la base de l’analyse d’un corpus significatif et pertinent de titres de publications françaises (je dis bien françaises) en ligne entre 2002 « et 2021.

▶️ Trois indications de lecture. Cette cartographie dessine trois clusters sémantiques (groupe de sens) :

✅ Le cluster « violet » met en scène centralement les deux méthodes d’IVG, avec une nette saillance de la méthode médicamenteuse par rapport à la méthode chirurgicale. De fait, l’IVG médicamenteuse est nettement plus recommandée/proposée que l’IVG instrumentale.

✅ Le cluster « orange » met centralement en évidence les acteurs/accompagnateurs de l’IVG et les lieux où elle peut être pratiquée. Mais on y remarque aussi l’accent mis sur la « contraception » car la possibilité d’une nouvelle grossesse existe immédiatement après une IVG. De toute façon, mieux vaut prévenir que guérir.

✅ Enfin, l’IVG n’est pas un acte médical banal. Elle n’est pas sans conséquence sur la santé physique et psychologique de la femme, voire sur l’intégrité du couple lui-même. Elle questionne aussi la société dans son socle de valeurs auxquelles elle tient. Elle ne saurait donc être pratiquée sans cadrage. D’où le travail législatif qui, en France, depuis la loi Veil, ne cesse d’être repris pour s’adapter aux évolutions de la société et de ses exigences en la matière. Le cluster « bleu » sur la cartographie est le lieu où la dynamique législative et les débats et tensions socio-politico-culturels qui l’accompagnent sont mis en évidence.

Ousmane SAWADOGO, Consultant Text Analytics & Analyse sémantique
Kaceto.net