L’alliance "Ensemble pour le Faso" était hier 2 juin face à la presse pour s’exprimer sur la situation nationale et opiner sur la gouvernance imprimée par le président Paul Henri Damiba et son équipe.

L’alliance “Ensemble pour le Faso” qui regroupe le Mouvement SENS, l’Alliance panafricaine pour la refondation Tilgré (APR-Tilgré), le Parti pour la renaissance nationale (PAREN), le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS) et les Progressistes unis pour le renouveau (PUR) n’est pas du tout contente de la gestion de la crise sécuritaire et de la gouvernance générale du pays.
Hier 2 juin, les membres de cette Alliance créée le 12 mai dernier ont donné de la voix en portant un regard très critique sur le bilan d’étape du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) quatre mois après son arrivée au pouvoir. Un délai suffisamment critique pour apprécier la capacité du président Damiba et son gouvernement à accomplir la principale mission pour laquelle il a destitué le président Roch Kaboré par un coup d’Etat.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aux yeux de l’Alliance, le bilan est globalement négatif. " L’éléphant annoncé est venu avec un pied cassé" déclare Hervé Kam, président du mois de l’Alliance, d’où son incapacité à engranger des résultats dans la lutte contre le terrorisme. Non seulement les zones occupées par les terroristes n’ont pas été reprises, mais pis, le nombre de personnes déplacées internes ne fait qu’augmenter et des coins jusque là paisibles commencent à être attaqués comme Tiago, à quelques kilomètres de Koudougou, dans le Centre Ouest.
A la crise sécuritaire s’est ajoutée une autre, celle de la vie chère avec "un taux d’inflation général de près de 15% et un taux d’inflation alimentaire de plus de 25%", souligne Hervé Kam, déplorant que le fait qu’en dépit de cette situation difficile, les autorités de la Transition aient procédé sans gêne à l’augmentation des salaires des ministres.

Pour l’Alliance, le président Damiba doit vite rectifier le tir et avoir des résultats qui rassurent et protègent les Burkinabè. " On ne fait pas un coup d’Etat pour venir faire un stage. Ils auraient dû prendre les cinq mois pour préparer leur coup d’Etat et régler la situation en un mois au lieu de demander cinq mois à un peuple qui se fait massacrer tous les jours”, s’indigne Aziz Diallo, Président du PDS.
Des actions urgentes doivent être entreprises pour enrayer la spirale de la violence terroriste qui endeuille les familles et sème la désolation dans notre pays.
L’Alliance demande que des mesures fortes soient prises pour venir en aide aux déplacés internes laissés pour le moment entre les mains des ONG et que le rapport sur le drame d’Inata soit rendu public.
Afin de stopper l’inflation qui ne fait que monter et qui vide chaque jour le panier de la ménagère, les membres de l’Alliance Ensemble pour le Faso demandent que les prix des produits de grande consommation soient contrôlés et plafonnés et que des sanctions soient prises contres les commerçants véreux.
Au plan politique, l’Alliance se montre très exigeante : elle demande la "cessation immédiate et sans condition des atteintes illégales, illégitimes et disproportionnées à la liberté du Président Roch Marc Christian KABORE", la révision de la charte de la transition sur une base consensuelle, laquelle ne doit pas excéde24 mois, "l’abrogation du décret illégal, illégitime et inopportun sur la rémunération des ministres" et le retour des militaires récemment nommés dans l’administration à leur postes d’origine pour lesquelles ils ont été recrutés et formés.
Le président Damiba est très gentiment invité par Hervé Kam, par ailleurs coordonnateur du Mouvement SENS" à répondre sans délai à ces
exigences, seule voie qui lui ouvrira les portes de l’histoire, faute de quoi,
ce sera au tour du peuple de prendre ses responsabilités”.
Ambiance !

Dominique Koné
kaceto.net