Les membres de l’Observatoire National Indépendant pour une transition Réussie (ONI-TR) étaient face à la presse ce 2 juillet 2022 pour disent-ils, se prononcer sur des questions d’actualité nationale.

Crise sécuritaire et humanitaire, réconciliation nationale, médiation de la CEDEAO, trois principaux sujets qui étaient au centre du point de presse tenu par l’ONI-TR le samedi 02 juillet 2022, à Ouagadougou.
Au plan sécuritaire, les femmes qui composent cette organisation disent avoir constaté une certaine montée en puissance de l’armée burkinabè depuis quelques temps. Pour elles, c’est d’ailleurs ce retour en force des Forces de Défense et de Sécurité sur la terrain qui a entraîné les drames enregistrés ces dernières semaines à Seytenga et dans d’autres localités du pays. « Les coups portés à l’ennemi sont très durs et ont des effets évidents sur son moral et sur son déploiement. Harcelés de toutes parts, conscients qu’ils n’ont aucune chance de gagner la guerre qu’ils nous imposent, nos ennemis se montrent d’une cruauté qui ne finit pas de nous surprendre », ont-elles confié.
Dans une telle situation, les femmes disent s’offusquer devant la « mauvaise foi évidente de tous ceux qui exigent ici et maintenant à la Transition la victoire sur les terroristes », alors que six années durant selon elles, le pouvoir précédent n’a pas réussi à montrer ne serait-ce que des prémices d’une victoire.
L’ONI-TR a également fustigé le « zèle excessif et tarifé des nouveaux stratèges en lutte contre le terrorisme ». Pour cette Organisation, si on peut comprendre aisément l’impatience d’une certaine frange de la population directement confrontée aux drames que nous inflige le terrorisme depuis sept longues années, rien ne peut par contre justifier les comportements belliqueux et irrationnels de certains milieux intellectuels et religieux qui, pourtant, d’après les conférenciers, étaient atones et aphones sous le régime déchu. « A défaut de s’amender, ils devraient avoir la pudeur de se faire tout petits dans leur coin et ne pas attirer l’attention sur leurs crimes insoutenables contre notre peuple », a conseillé Ilboudo Mahamadi, porte parole de l’ONI-TR. Pour lui, au regard de l’ampleur de la situation, l’heure ne devrait plus être à la diversion ni aux « calculs égoïstes et politiciens », mais plutôt, à une unité des cœurs autour des Forces de Défense et de sécurité.
Au plan humanitaire, les conférenciers se sont réjouis des réponses apportées par le gouvernement aux conséquences humanitaires de la crise sécuritaire et la mise en œuvre d’une approche holistique de la question de la solidarité nationale. « Elle s’est pleinement manifestée au profit des 24 244 personnes déplacées du drame de Seytenga et des familles hôtes à Dori par une prise en charge rapide et adéquate en dépit du contexte particulièrement difficile », estime Yvette Bélem, Présidente du caucus féminin de l’ONI-TR.

Sur la question de la réconciliation nationale, l’organisation a également félicité les autorités de la transition pour les avancées notables constatées ces derniers mois. Elle s’est principalement réjouie de la rencontre initiée entre le Président du Faso et les anciens présidents Jean Baptiste Ouedraogo et Roch Marc Christian Kaboré, de la rencontre de Jean Baptiste Ouéraogo avec Blaise Compaoré à Abidjan et de la mise en œuvre du dialogue au niveau local. Pour les conférenciers, « pourquoi continuer sur la voie sans issue de la "Vérité – justice – réconciliation" alors que notre pays est en train de disparaitre sous nos yeux du fait entre autres, de la division irraisonnée de ses fils ? ». Ils ont félicité le Président du Faso pour avoir proposé aux Burkinabè de changer d’approche sur cette question de réconciliation en mettant l’accent sur le pardon.
Outre cela, les membres de l’ONI-TR ont salué les efforts du gouvernement dans sa démarche d’un compromis dynamique qui ne fait pas de fixation sur la durée de la Transition en se plaçant dans une logique de prise en compte des préoccupations de la CEDEAO. Ils ont invité par la même occasion, la CEDEAO à se mettre elle aussi, dans de bonnes dispositions d’esprit en vue d’aider réellement le Burkina Faso à sortir de l’impasse qu’il traverse.

Oumarou KONATE
Kaceto.net