Le Mouvement citoyen les révoltés et la Coalition des patriotes Africains du Burkina Faso (COPA-BF) ont animé une conférence de presse ce matin pour faire un bilan d’étape de six (6) de gestion du pouvoir par le Mouvement patriotique la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Le Mouvement citoyen les Révoltés et la Coalition des patriotes Africains du Burkina Faso (COPA-BF) sont deux organisations de la société civile qui avaient bravé l’interdiction de manifester et étaient descendu dans les rues pour contester la gouvernance du président Roch Kaboré. Dès la prise du pouvoir par Paul Henri Sandaogo et l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) le 24 janvier 2022, ils ont ouvertement apporté leur soutien aux nouveaux dirigeants, convaincus qu’une nouvelle ère de bonne gouvernance venait ainsi de s’ouvrir. Six mois après, ces deux OSC dressent un bilan de la gestion des affaires publiques par les tombeurs de Roch Kaboré. Et pour eux, le bilan est nettement en-deçà de leurs attentes. "Malgré les efforts consentis, la situation de notre pays reste très précaire de par la crise sécuritaire et humanitaire qui est toujours à son paroxysme. Nous assistons à des massacres de populations civiles sans défense occasionnant par la même épreuve des déplacées internes" écrivent-ils dans une déclaration qui a été remise aux journalistes.
Ils rappellent les données communiquées par le CONASUR à la date du 30 avril 2022 : 1.902.150 personnes déplacées internes, plus de 4148 écoles fermées, pénalisant plus 500.000 élèves et environ 20 % des centres de santé fermés.
A quoi s’ajoute, selon toujours les deux OSC, "l’ethnicisme qui est devenu un vrai fléau qui tend à détruire le socle de la cohésion sociale déjà précaire".
Faisant allusion au retour la semaine dernière de l’ex-président Blaise Compaoré pour assister à une rencontre des anciens présidents consacrée à la situation nationale, le Mouvement citoyen les Révoltés et la Coalition des patriotes africains du Burkina Faso (CPOA-BF) dénoncent " la tournée sur le sol burkinabè, d’un citoyen Burkinabè condamné par la justice, et cela sous la protection des plus hautes autorités de notre pays" et fustigent ceux qui, publiquement recommandent "d’aller à la réconciliation, sans forcément juger les crimes économiques et les crimes
de sang". " NON ! Nul ne peut être un auteur de crime de sang ou de crime
économique et ne pas répondre devant le peuple. Réconciliation, oui ! Mais la
vérité et la justice d’abord" clament-ils, estimant que l’impunité serait un très mauvais exemple pour les générations futures.
Tout en continuant d’apporter leur soutien au MPSR, les deux OSC appellent à se "départir des initiatives et actions à visée politicienne partisane et à rompre
avec les velléités de restauration d’un ancien ordre politique rejeté par notre
peuple avec l’avènement de l’insurrection populaire de 2014". Ils préconisent la promotion d’une "gestion politique et administrative inclusive qui met
l’accent sur la compétence et l’expérience de chaque responsable" et à faire une place à la diaspora dans" la défense de notre patrie".
Au plan sécuritaire, ils demandent un meilleur équipement des Fores de défense et de sécurité, recrutement massif de jeunes de plus de 18 ans, la mise en place de la Brigade de veille et défense patriotique et la promotion du dialogue.

Pour les leaders des deux OSC, Dr Arouna Louré M. Roland Bayala, il urge de mettre en place "une chaîne de solidarité nationale impliquant chaque
citoyen burkinabè, réduire le train de vie de l’état et investir dans la prise en charge des personnes vulnérables et déplacées internes, garantir les libertés individuelles et collectives des citoyens, opter pour une tolérance zéro face aux actes qui tendent à la stigmatisation d’une quelconque communauté et poursuivre tous les dossiers pendants de la justice".

Dominique Koné
Kaceto.net