Séquence pour le moins inconfortable dans la carrière de l’ambassadeur de la France au Burkina, Luc Hallade. Après avoir été fermement recadré par le ministère des Affaires étrangères suit à ses propos tenus le 5 juillet en visioconférence avec les sénateurs français sur la situation socio-politique du Burkina (https://kaceto.net/spip.php?article12015), voilà que la diplomatie burkinabè en rajoute une couche en lui adressant une lettre dans laquelle, elle proteste "vigoureusement contre les affirmations de l’ambassadeur proférées sans aucune réserve, aux antipodes des principes élémentaires de la diplomatie".
Pour mémoire, s’exprimant sur la crise qui frappe notre pays, l’ambassadeur Hallade avait affirmé que "l’absence de résultats provoque des frustrations de plus en plus fortes dans le pays" et que ce "conflit endogène est en réalité, une guerre civile : une partie de la population se rebelle contre l’Etat et cherche à le renverser".
Agacés par les critiques qui fusent sur les réseaux contre la politique française au Burkina, notamment dans la guerre contre les terroristes, l’ambassadeur avait pointé du doigt les "idiots utiles" qui servent sans doute involontairement les intérêts d’autres puissances. Des propos qui ont suscité de vives polémiques dans l’opinion.
La candidate à la dernière élection présidentielle Monique Yéli Kam a ainsi appelé à des manifestations dès le 12 août pour demander son départ pur et simple.

Kaceto.net