Les animateurs du « Mouvement Patriotique pour la libération du Lieutenant-Colonel Zoungrana Emmanuel » étaient hier 24 juillet 2022 face aux journalistes au Centre de presse Norbert Zongo pour dénoncer son arrestation et son incarcération sans fondement et exiger sa libération immédiate et sans condition.

Convaincus de son innocence et qu’il est victime d’un pur complot visant à l’écarter du théâtre des opérations où il était très présent auprès de la troupe, à la différence de ceux qui préfèrent les bureaux feutrés de la capitale, les partisans et sympathisants du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana restent plus que jamais mobilisés pour obtenir sa libération.
Après une première manifestation publique le 7 mai 2022, et constatant que rien n’est fait par la justice allant dans le sens de son élargissement, ils sont montés aux créneaux hier pour dénoncer l’incarcération de cet « l’officier supérieur qui ne tolérait pas que l’on envoie les jeunes soldats mourir seul au combat ». Avec lui, huit autres militaires ainsi que des civils ont été arrêtés et détenus à la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) depuis le 10 janvier 2022, accusés d’avoir ourdi, selon le parquet militaire, « un projet de déstabilisation des institutions de la République ». Une accusation que rejette le Mouvement qui estime plutôt que son arrestation « montée de toutes pièces », est motivée par « la crainte de voir cet officier au sommet pour impulser un rythme guerrier à l’armée ».

Le lieutenant-colonel est aussi accusé, faut-il le rappeler, d’être mêlé, avec une quarantaine d’officiers, sous-officiers, Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et des civiles, dans "une affaire de blanchiment d’argent ». « Un mensonge inventé après un coup de fil en quelques heures », d’autant qu’aucun de ses co-accusés n’a témoigné à charge contre lui », selon le président Mouvement, Marcelin Ouédraogo et ses camarades, pour qui, « ceux qui avaient ce projet funeste anti-démocratique et anticonstitutionnel tout le monde les connait aujourd’hui », fait-il ironiquement remarquer.

Dans le fond, le « Mouvement Patriotique pour la libération du Lieutenant-Colonel Zoungrana Emmanuel » explique que le 2 février 2022, la chambre de contrôle du Tribunal militaire de Ouagadougou statuant sur une requête des avocats du Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana avait infirmé l’ordonnance du juge d’instruction autorisant sa détention préventive.
Mais fort curieusement, le même jour, le Lieutenant-colonel était à nouveau inculpé pour « blanchiment de capitaux », ce qui lui vaut son maintien en détention. « Cette manière de faire et d’agir du tribunal militaire n’est rien d’autre que de l’abus et de l’acharnement contre les militaires incarcérés notamment, le Lieutenant- colonel Emmanuel Zoungrana pour des raisons inavouées et inavouable », s’offusque le Mouvement. Il ne comprend pas pourquoi emprisonne-t-on des militaires pour aller dans le même temps rappeler des retraités pour envoyer au front dans la lutte contre les terroristes. Le Mouvement dénonce le deux poids deux mesures du pouvoir en place qui « s’arroge le droit de faire venir des gens jugés et condamnés par la justice pour soi-disant promouvoir la réconciliation et la cohésion sociale sans que ces derniers ne soient inquiétés, pendant que des innocents croupissent en prison ».
Le Mouvement annonce maintenir la veille jusqu’à la libération « sans condition » du Lieutenant-colonel.

Dominique Koné
Kaceto.net