Après les menaces physiques et verbales dont il est l’objet depuis quelques mois, le véhicule du secrétaire général de l’association "Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita" Serge Bayala Lianhoué Imotep, a été incendié dans la nuit du 22 au 23 août 2022.

Le secrétaire général du mouvement "Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita", Serge Bayala, alias Lianhoué Imotep n’aura pas beaucoup profité de sa voiture qu’il a acquise seulement en mai dernier. Hier soir, peu après que la pluie ait cessé de tomber dans la capitale, un malveillant individu l’a littéralement mise hors d’usage. En tout cas, pour un bout de temps !
Dans le quartier Zone I, dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou, ses camarades du mouvement, qui ont célébré le 19 juillet 2022 le nouvel an selon le calendrier Kamit, sont venus le réconforter et le soutenir. Certains, qui sont arrivés sur les lieux dans la nuit, ont les yeux rougis. "On n’a pas dormi toute la nuit", explique un d’eux.

Selon les témoignages recueillis sur place, les faits se seraient déroulés aux environs de minuit. « Les voisins ont entendu un grand bruit, puis ils ont vu que la voiture était en feu. Ils ont donné l’alerte et c’est en ce moment qu’on a vu un type s’enfuir en courant. Il s’est engouffré dans le six (6) mètre d’en face et s’est débarrassé de son habit qui brulait sur un côté », témoigne un militant de Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita. L’auteur de cet acte évidemment criminel était équipé d’un couteau de type militaire comportant un numéro de série à quatre chiffres et d’un marteau qu’il a abandonnés dans sa fuite. Selon toute vraisemblance, il s’est servi du couteau pour crever la roue arrière gauche du véhicule stationné au bas d’un immeuble en construction. Muni d’un parpaing plein et de bouteilles d’essence, il a brisé la vitre arrière avant d’asperger l’intérieur du véhicule et y mettre le feu.

La police police scientifique qui s’est rendue sur les lieux peu après 6 heures, a fait des prélèvements et a emporté le couteau, le marteau et ce qui reste de l’habit du malfaiteur. « Je vais bien entendu porter plainte contre X, mais je ne doute pas que ce sont des agissements politiques », confie Bayala. Il explique que l’incendie de son véhicule n’est qu’un élément d’une série de menaces qu’il subit depuis quelque temps.
« Début juillet, alors que nous étions au siège du Mémorial Thomas Sankara, une dame et venue me dire de faire très attention parce que mon intégrité physique pouvait être attaquée. J’ai aussi participé à une émission à la radio nationale consacrée à la réconciliation nationale qui n’a finalement pas été diffusée. Des gens sont aussi venus roder autour du siège d’une chaine Tv où je participais à un débat, mais préenregistré. Ce n’est pas tout. Le jour de la signature de la charte du Front patriotique, des loubards étaient venus pour s’en prendre à Smokey et à Sam’s K le Jah, mais comme ils n’étaient pas là, ils ont dit que s’ils me gagnaient, c’était bon.
J’ai aussi reçu un coup de fil d’un militaire qui appelait de Kaya et qui disait vouloir me conseiller de faire attention », poursuit Bayala, conscient que ses prises de position sur la conduite de la transition dérangent. De là « à vouloir me faire taire, ce sont des méthodes de combat politique que je croyais révolues ».

Joachim Vokouma
Kaceto.net