Face à la montée de l’extrémisme violent, le gouvernement, à travers le ministère des Affaires religieuses et coutumières, sollicite le soutien des leaders religieux et coutumiers pour déconstruire l’idéologie terroriste et préserver la paix sociale. D’où l’organisation de conférences régionales à l’attention des leaders religieux et coutumiers. Après le Centre, le premier ministre a présidé le 8 septembre dernier à Bobo-Dioulasso, l’ouverture de la conférence des leaders de la région des Hauts-Bassins, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-Ouest sous le thème :" Consolidation de la paix au Burkina Faso : Rôles préventifs et bonnes pratiques des légitimités religieuses".

Renforcer les capacités des leaders religieux dans la production et la diffusion de discours alternatifs prévenant la radicalisation et l’extrémisme violent ; réaffirmer le rôle essentiel des leaders religieux dans la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme à travers des discours et des comportements de paix et d’union ; identifier dans nos traditions et dans les livres saints, les dénominateurs communs qui promeuvent le bien-vivre ensemble etc., tels étaient entre autres les objectifs de la conférence régionale tenue à Bobo-Dioulasso le 8 septembre 2022.

Pour le premier ministre, Albert Ouédraogo, cette rencontre est l’occasion pour les 1500 leaders religieux et coutumiers, d’échanger sur leur rôle, trouver des voies et moyens pour ramener la paix sociale et assurer la coexistence pacifique des différentes composantes de la communauté nationale.
Deux communications ont été faites au cours de la rencontre. Il s’agit de la consolidation de la paix au Burkina Faso : Rôles préventifs et bonnes pratiques des légitimités religieuses, animée, par le philosophe, Abdoulaye Barro, puis le dialogue intra et inter religieux comme une des solutions efficaces pour faire face, à la radicalisation et l’extrémisme violent, animé par l’historien Doti Bruno Sanou.

Selon Abdoulaye Barro, les leaders religieux et coutumiers ont de nombreux fidèles derrière eux et sont beaucoup écoutés dans la société. Il leur faut donc des arguments adéquats pour prévenir, à travers leurs discours, l’extrémisme violent.
" Nous devons revenir sur nos valeurs traditionnelles, à savoir, le respect des parents et d’autrui", dit-il.
Quant à Doti Bruno Sanou, il considère que " nous sommes à la fin d’une civilisation marquée par la violence" et qu’il faut "des matériaux nouveaux , pour construire une nouvelle civilisation". L’éducation, affirme-t-il, est la seule voie pour la construction d’un nouveau monde. L’éducation en famille et à l’école doit être conduite de manière à faciliter le dialogue entre les différentes confessions religieuses.

Outre ces deux communications, un panel autour du :" Quels discours alternatifs pour contrer la radicalisation et l’extrémisme violent" a été animé par le Conseil supérieur de la chefferie traditionnelle, la Conférence épiscopale Burkina-Niger, la Fédération des associations islamiques du Burkina, et la Fédération des Églises et missions évangéliques.
Les panelistes ont mis l’accent sur les discours de paix, et la culture du vivre-ensemble.

Hamed Zerbo (Bobo-Dioulasso)
Kaceto.net