Décédé le 10 septembre, notre confrère Paul Miki Rouamba a été conduit hier 13 du même mois à sa dernière demeure au cimetière municipal de Ouagadougou. Il a été fait à titre posthume chevalier de l’ordre de l’Etalon par la ministre de la Communication, Valérie Kaboré.

"Tu étais un journaliste talentueux mais tu étais aussi un homme de qualité, un homme sérieux, calme, mesuré". C’est ainsi que le promoteur du Groupe Omega Médias, Alpha Barry décrit dans son oraison funèbre, Paul-Miki Rouamba, qu’il avait recruté en juin dernier au poste de directeur général.
Je me reconnais dans ce portrait qui résume ce qu’était celui que la mort a fauché le 10 septembre. Je m’étais habitué à sa voix sur OuagaFM avant de le rencontrer sur le plateau de la RTB dans l’émission hebdomadaire "Débat de presse". Sur plusieurs années, nous avons ensemble décrypté et commenté divers sujets de l’actualité nationale et internationale. Minutieux, il allait dans les détails de chaque sujet dans le souci d’offrir les clés de compréhension aux téléspectateurs, le tout dans une remarquable courtoisie avec les autres confrères sur le plateau. .
Puis, il avait disparu de "Débat de presse", avant d’y revenir quelques mois plus tard. Constatant qu’il était amaigri, je me suis inquiété auprès de lui sur son état de santé. "Ah Doyen, ça n’allait vraiment pas, mais maintenant, il y a du mieux. J’ai perdu l’appétit. Une cuillerée de nourriture suffit à me rassasier. Le médecin m’a prescrit des séances de sport, et depuis lors, j’arrive à consommer au moins trois cuillerées. Je vais de mieux mieux", m’avait-il rassuré.

Je l’avais revu pour la dernière fois en juin dernier dans une malheureuse circonstance, à la levée du corps de Adama Wanré, également journaliste à Omega. Ce n’était toujours pas le Miki que j’ai connu, mais visiblement, ça allait mieux. Il venait d’ailleurs d’être nommé quelques semaines plus tôt, à la direction générale du Groupe Oméga, une promotion bien méritée qui allait lui permettre à 42 ans de déployer ses compétences à un haut niveau de responsabilité. Hélas, le destin en a décidé autrement. Et comme si une malédiction frappait la famille de la presse, nous avons à peine refermé la tombe de Dah Césaire, décédé le 7 septembre que nous avons dû recommencer le triste pèlerinage pour accompagner hier à sa dernière demeure Paul Miki Rouamba.
Dans l’hommage qu’il lui a rendu à l’Eglise de la paroisse St Jean XXIII, le président de l’Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP), Alexandre Roumaba le Grand a salué le « militant actif » de l’association, « l’élément de valeur sur lequel l’UCAP-Burkina et l’UCAP Afrique de l’Ouest et de l’Afrique a toujours su compter ».
Que son souvenir reste en nous comme un réconfort et un exemple. Puisse sa famille trouver une consolation dans les pleurs et regrets unanimes que sa disparition a suscités.
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Joachim Vokouma
Kaceto.net