C’est à ne rien comprendre ! Dans un communiqué publié le 3 février dernier, le gouvernement informait l’opinion nationale et internationale de sa décision prise en concertation avec les familles de Thomas Sankara et celles de ses douze compagnons, de procéder à la réinhumation, courant février 2023, de leurs restes sur le site du Mémorial international Thomas Sankara, dans l’enceinte du Conseil de l’Entente.
Une décision saluée par le Mémorial.
Alors qu’on attend la date de cet événement éminemment politique qui pourrait être annoncée mercredi prochain à l’issue du conseil des ministre, voilà qu’un communiqué signé le 5 février par "les membres de la Famille de feu Thomas Sankara" vient jeter le trouble sur le consensus auquel les différentes parties étaient parvenues. "Nous estimions et continuons de penser qu’il est fondamental que soit trouvé un espace qui permette de rassembler et d’apaiser les cœurs, et non de diviser et d’accroître les rancœurs", écrivent les membres de la famille. Et comme pour être bien compris, ils ajoutent : "Pour ce fait, nous sommes au regret d’informer que nous ne participerons pas à l’organisation des cérémonies et ne serons pas présents aux inhumations".
Dans l’équipe du Mémorial qui mène depuis des années le combat pour la réhabilitation du père de la révolution démocratique et populaire, la lettre des "membres de la famille" laisse perplexes, d’autant plus que, de bonnes sources, seule la famille de Thomas Sankara s’oppose à la réinhumation des restes des suppliciés du 15 octobre 1987 sur le site du Conseil de l’Entende.
Les sources contactées par Kaceto.net sont formelles : le gouvernement de la Transition ne reviendra pas sur sa décision. Les restes seront bel et bien réinhumés sur le site du Mémorial dans la plus grande simplicité, en attendant d’organiser des funérailles nationales auxquelles plusieurs chefs d’Etats africains sont annoncés.

Kaceto.net