Injustement privé de décoration en décembre 2019 alors qu’il avait déjà rempli toutes les formalités, l’agent de santé Moussa Ouédraogo a finalement recouvré ses droits trois ans plus tard. Il a été fait « Chevalier de l’ordre de mérite et de l’action sociale avec agrafe Santé » le 29 décembre 2022.

« Allo, bonjour. C’était pour vous informer que l’injustice a été réparée ». Au téléphone, la voix de cet agent de santé en poste à Fada N’Gourma est chaleureuse. L’homme est apaisé et il peut à présent tourner la page de cette séquence de sa vie professionnelle qui lui occasionné des nuits blanches. Comme nous l’avions révélé dans nos éditions en mai 2022, (https://www.kaceto.net/spip.php?article11632), Moussa Ouédraogo avait été victime d’un abus de pouvoir de la part du ministre de la Santé à l’époque des faits, Claudine Lougué et d’un disfonctionnement de l’administration, notamment au niveau de la Grande chancellerie.
Retenu par sa hiérarchie pour être décoré le 11 décembre 2019, il avait rempli toutes les formalités administratives requises en s’acquittant des droits d’enregistrement auprès de la Grande chancellerie après que le président du Faso, Roch Kaboré ait signé le décret officialisant l’identité des récipiendaires. Mais par un tour de magie, une vingtaine de noms avait été retirés au dernier moment, les punis ayant commis le « crime » d’avoir observé une grève lancée par le syndicat auquel ils sont membres. Secrétaire général de la section provinciale du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNSHA), Moussa Ouédraogo a dû engager une bataille, y compris judiciaire, qui a porté ses fruits. « Il y a un décret en élaboration et qui prendra effet à partir de 2019, comme si j’avais été effectivement décoré en 2019 » explique-t-il à Kaceto.net avant d’ajouter : « la bonification se fera également à partir de 2019 ainsi que le rappel ».
Une réparation rendue possible, faut-il le souligner à l’initiative du ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale Bassolma Bazié qui a décidé de restituer toutes les médailles dont les bénéficiaires avaient été injustement privées.