La famille de Feu Thomas Sankara n’est pas du tout d’accord avec le choix du conseil de l’Entente comme lieu d’inhumation de ses restes et ses 12 compagnons.
Dans une déclaration (voir ci-contre) lue ce matin au domicile du défunt, la famille estime que la réinhumation des restes sur le lieu du crime équivaut à tuer Thomas Sankara une deuxième fois. Elles préfère que les restes soient ramenés à au cimetière de Dagnoën, ou à défaut qu’ils réinhumés au jardin de l’amitié face au rond-point des nations unies, soit au jardin Yennenga, près de l’aéroport de Ouagadougou.

Appel solennel pour une demande de grâce présidentielle afin que les restes du président Sankara ne soient pas réinhumés au conseil de l’Entente.

Le caractère solennel et l’urgence du moment recommandent que nous nous adressions à vous, Monsieur le président de la Transition, au peuple burkinabè et à l’opinion internationale pour demander une grâce présidentielle.
Nous cherchons simplement à inhumer dignement pour la première fois celui-là qui est fils, père , époux et frère. Permettez que ce soit possible aujourd’hui, ce qui n’a pas pu l’être il y a 35 ans. Nous voulons enterrer Thomas pour enfin faire le deuil pour que son âme repose en paix.
Notre famille est encore en train de subir une dure épreuve, celle de voir inhumer Thomas contre notre volonté à l’endroit où il a été trucidé, c’est à dire au Conseil de l’entente. Nous attirons votre attention qu’il n’est pas mort par accident mais par un complot bien orchestré. Beaucoup d’autres meurtres ont été perpétrés à cet endroit sans compter le nombre de personnes qui ont subi des atrocités.
Nous ne serions pas en train d’évoquer ce problème à l’attention du peuple si possibilité nous avait été donnée d’avoir un contact et de parler de cette question avec Monsieur le président de la Transition, qui avait bien voulu respectueusement demandé aux familles de proposer un lieu pour les réinhumations des restes de leurs proches.
Hélas, ce choix n’a pas été accepté par les personnes en charge des réinhumations.
A notre grande surprise, le conseil de l’Entente, lieu qui avait toujours été écarté est retenu pour l’ensevelirent des restes de Thomas. Nous avions souhaité que le lieu de la scène du crime qui est le conseil de l’Entente reste intact pour l’histoire et conserver pour la mémoire des générations actuelles et futures. Depuis la gestation de l’idée du Mémorial nous avions également insisté sur la pertinence de la préservation de ce lieu pour la mémoire des martyrs du 15 octobre 1987.
Toutes nos nombreuses tentatives de résolution de la question tentative de joindre le président de la Transition les propositions pour arriver à un consensus sont restées sans réponse.
Nous la famille de Feu président Thomas Sankara, nous nous sentons écrasés par la force de la puissance publique qui a décidé contre notre souhait de la réinhumation des restes au conseil de l’Entente des restes de mon époux, de notre père, de notre frère. Au nom de votre autorité morale objective et unanimement reconnue en tant que président de la Transition, au nom de votre humanisme, nous vous demandons solennellement de faire suspendre cette réinhumation au conseil de l’Entente.
Notre souhait est que les restes soient ramenés à Dagnoën, où ils ont été exhumés, ou à défaut, au jardin de l’amitié au bout de l’avenue Thomas Sankara ou encore au jardin Yennenga.
Monsieur le président, vous êtes notre dernier recours contre l’arbitraire qui nous écrase et nous ressentons ce refus comme la seconde mort de mon époux, de notre père, de notre frère. Nous sommes avec vous la restauration de la paix ans notre pays.
Ouagadougou le 16 février 2023
Ont signé, la famille de feu Président Thomas Sankara
Mariam Sankara, son épouse
Philippe Sankara, son fils
Auguste Sankara, son fils
Les frères et sœurs de Thomas Sankara

* Photo : Omega

Kaceto.net