A l’occasion du premier anniversaire du verdict du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons rendu le 6 avril 2022, un panel, modéré par notre confrère Sita Tarbagdo, a été organisé le 6 avril dernier à l’initiative du Mémorial Thomas Sankara.
Un panel animé par Me Bénéwindé Stanislas Snakra, avocat de la famille Sankara dans le dossier, Joseph Saba, l’oncle de Christophe Saba, un des victimes du drame du 15 octobre 1987 et Isaac Yacouba Zida, l’ancien premier ministre sous la Transition 2014-2015.
L’objectif étant de faire le bilan et des leçons tirées de ce procès historique qui a permis de vider, au moins partiellement, un des dossiers emblématiques qui a pollué la vie politique burkinabè depuis trois décennies.
Me Sankara a retracé le cheminement pour le moins cahoteux de l’instruction et révélé les obstacles qu’il a fallu surmonter depuis le dépôt de la plainte en 1997 jusqu’au procès au verdict le 6 avril 2022. Il a indiqué avoir accompli sa mission et rempli le contrat moral qui le liait à la famille Sankara avant d’annoncer qu’il se retire désormais du dossier.
Quant à Joseph Saba, il a rappelé la douleur morale et psychologique que les familles victimes ont subie depuis trois décennies surtout qu’aucune prise en charge ne serait-ce que la scolarité des orphelins ne leur a jamais été proposée.
Par visio-conférence, Ysaac Yacouba Zida est intervenu sur la contribution de la Transition dans le dénouement judiciaire.
Sa parole état rare et ayant été le plus interpellé par les participants au panel, nous vous proposons, sous forme de verbatim, l’essentiel de son intervention.

Sur la justice

La justice était l’un des plus grands chantiers si ce n’était le plus grand chantier sur lequel le gouvernement de transition était attendu. Conscients de cela, nous nous sommes fixés comme objectif prioritaire le traitement diligent des dossiers emblématiques, le renforcement de l’indépendance de la justice, la moralisation de l’appareil judiciaire, l’amélioration de l’accessibilité du citoyen à la justice et la question de la prise en compte des droits humains dans les procédures judiciaires.
Le principal résultat que nous avons engrangé sur le chantier de la justice est sans nul doute la réouverture des dossiers dont l’instruction et le jugement étaient attendus trop longtemps par notre peuple : Thomas Sankara et Norbert Zongo. Ces dossiers constituaient à eux seuls le symbole de l’inféodation de la justice au pouvoir exécutif. Les non lieux qui avaient été rendus étaient perçus à juste titre par les experts et les profanes comme la volonté d’interdire et d’empêcher la manifestation de la vérité.

Le premier acte fort fut l’annonce par le président de la Transition, Michel Kafando lors de son discours de passation des charges d’accorder immédiatement l’autorisation d’exhumer les restes mortels de Thomas Sankara et ses compagnons pour les besoins de l’enquête judiciaire. Il faut le dire, cela constituait un blocage. Après ce premier acte qui a été salué par l’opinion nationale et internationale, il revenait au ministre de la Défense d’ordonner des poursuites pour des faits de meurtres commis dans une enceinte militaire, par des militaires à l’encontre d’autres militaires.
Sur requête donc du procureur militaire, j’ai signé l’ordre de poursuite contre Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, Hyacinthe Kafando et autres.
L’instruction du dossier avait été entamée mais il fallait attendre plusieurs années pour atteindre le jugement et le verdict.

Isaac Zida a t-il aidé Hyacinthe Kafando à fuir et à se soustraire de la justice ?

La réponse est bien évidemment non. Hyacinthe Kafando et moi n’avions aucun rapport ; je ne le connaissais presque pas comme la plupart des Burkinabè. Je suis arrivé au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en 1996, c’est-à-dire après que Hyacinthe Kafando était déjà parti en exil hors du Burkina. Donc je ne l’ai pas connu au RSP. Je l’ai rencontré une seule fois de toute ma vie, c’était en 2005 à Boulsa ; après cela, je ne l’ai plus rencontré et nous nous sommes plus jamais parlé.
Il avait cependant un neveu du nom de Pafadnam Madi qui était au RSP.
N’importe quel soldat du RSP même les plus opposés à Zida seront obligés de reconnaitre que j’étais à l’écoute de mes soldats ; aucun ne peut dire qu’il est venu à mon bureau ou à mon domicile et qu’il il n’a pas eu accès à moi. Ca, je me l’étais interdit. Donc ce soldat est venu me voir en 2015 pour me dire que son oncle a reçu une convocation et il est venu me demander de faire quelque chose.
Ma réponse a été très claire : ton oncle sera jugé et personne ni rien ne pourra empêcher ce jugement ; la seule chose que je te conseille, c’est d’aller lui dire de chercher de bons avocats. C’était notre conversation. Mais il ne m’a pas dit ce jour-là que c’est Diendéré qui l’avait envoyé, c’est plus tard que j’ai compris cela parce que Diendéré savait bien qu’il ne peut pas me poser cette question, mais sachant que j’écoute très bien mes soldats, ce n’est pas parce que je suis devenu premier ministre que les soldats n’auront plus accès à moi. Je pense que même lors du procès, le juge a demandé qu’il vienne donner sa version pour que une fois pour toute, les allégations de G. Diendéré trouvent une réponse officielle. Donc à la question, est-ce que Zida a eu à aider Kafando à se soustraire à la justice, la réponse est non.
Sur la fuite de Hyacinthe Kafando, il n’y a pas eu de la négligence, mais un peu quand même trop d’assurance car quand Hyacinthe a reçu la convocation du juge, j’imagine que ce n’est pas le même jour qu’il a disparu ; certainement qu’il a pris du temps en envoyant son neveu chez Diendéré et chez moi ; il a même peut-être exploré d’autres voies de recours et quand il s’est rendu compte que rien ne marchait, il a dû prendre ses jambes au cou. Mais le juge ne pouvait pas humainement, s’imaginer qu’il n’allait pas répondre à sa convocation, sinon, il serait allé directement l’appréhender parce que je vous le dis, moi personnellement j’ai dit au juge et au directeur de la justice militaire qu’ils ont tout l’appareil de l’Etat derrière eux et qu’on les soutient. Donc, s’il avait imaginé que Hyacinthe allait fuir, il allait avec ses soldats le prendre le coffrer jusqu’à la fin de l’instruction et du jugement. C’est donc une faille mais je ne dirai pas que c’est une faute du gouvernement, mais une responsabilité partagée et c’est fort regrettable.

[...] Au moment de signer l’ordre de poursuite, j’ai reçu le directeur de la justice qui était à l’époque le colonel Sita Sangaré et le juge d’instruction François Yaméogo qui est aujourd’hui le directeur de la justice militaire. Ils sont venus dans mon bureau pour me dire comment les choses avançaient et qu’ils étaient en mesure de lancer des convocations.
Je leur ai demandé qui voulez-vous convoquer ? Ils m’ont dit, Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Je suis curieux de voir que les journalistes ne vont pas souvent à la source ; ils ont des noms et ils pourront vérifier ; j’ai dit aux deux, envoyez-leur les convocations et s’ils tardent à répondre, informez-moi, je suis à vos côtés et prêt à prendre des mesures nécessaires pour qu’ils répondent de leurs actes.
Ils doivent répondre à ces convocations et il ne faut pas qu’ils tardent encore parce que les gens ont déjà attendu trop longtemps pour avoir la justice ; certaines se posent la question de savoir si c’est possible ? Oui c’est possible parce qu’à un moment, quand vous prenez des décisions, ce n’est pas que vous ne mesurez pas les conséquences. Je savais très bien depuis que nous avons déclaré que ce dossier sera ouvert, à quoi je m’exposais ainsi que ma famille, mais qu’est-ce que vous pouvez ? Demandez à certaines personnes comme à mon grand frère Me Sankara, il dira pourquoi depuis 1987 il ne s’est jamais lassé de poursuivre ce dossier pour faire la lumière et avoir la justice. Il y a évidemment des conséquences mais si ça doit vous empêcher d’agir, là il y a problème.
J’ai choisi de faire poursuivre le dossier parce que les hommes et les femmes attendent la justice depuis longtemps et je ne peux pas constituer un obstacle à ce dossier-là.

D’autres dossiers connaissaient aussi des lenteurs inexpliquées, des blocages et nous avons pu faire des avancées : il s’agit des dossiers Ousmane Guiro, ex DG de la douane , et de Bahanla Lompo, un caporal de l’ex- RSP qui avait froidement abattu sa copine le 9 mars 2013 devant sa porte dans le quartier Zogona. (NDLR, le militaire a été condamné à la peine de mort le 30 juin 2015 par la chambre criminelle de la cour d’appel].

Ses rapports avec le Général Gilbert Diendéré

Nous sommes des parents du même village et en Afrique, ça compte au plan familial et social, mais cela ne m’autorise pas à faire un amalgame entre la mission qui m’a été confiée par le peuple burkinabè et mes intérêts particuliers et familiaux. Il faut faire la part des choses. Si c’était moi qu’il avait offensé, il ne serait peut-être pas poursuivi, mais il a commis un crime sur le président du Faso qui a été assassiné et tous les Burkinabè attendaient que tôt ou tard, la justice soit rendue. Je ne pouvais pas faire autre chose et j’en ai parlé avec lui. Je lui ai dit qu’il n’y a avait pas d’autre solution que d’aller au jugement. Parce que moi, j’aurais préféré dire au peuple burkinabè je ne suis pas capable d’accomplir la mission que tu m’as confiée plutôt que rester là à fignoler, faire de la roublardise, faire semblant ; non ce n’est pas de ma nature. Sinon, il fallait rendre la tablier et quelqu’un d’autres allait venir continuer la mission. Nos relations sont devenues toxiques après cela parce qu’il a fait comprendre à tout le monde qu’il n’y a pas personne dans le gouvernement qui tient au dossier Sankara et que c’est moi qui en ai fait une affaire personnelle. C’est ce qui a été dit. De parents que nous étions, nous sommes devenus des ennemis jurés et je n’en comprenais pas le sens. Car quand on a posé un tel acte, qu’on a eu l’occasion quand même de réparer certaines choses et qu’on ne l’a pas fait, l’histoire vous rattrape. Je pense que la meilleure des choses, c’est d’assumer parce que la justice, c’est ce que tout le monde attendait. Après, on pourrait parler de pardon, de réconciliation, car on ne peut pas aller au pardon et la réconciliation tant que la vérité et le justice ne sont pas connues. Donc, je suis convaincu de la justesse de mon choix et ma décision, lui étant opposé.
Nos relations étaient devenues exécrables et le coup d’Etat de septembre 2015 a été motivé par cela parce que pour certains, il n’était pas question qu’il réponde devant la justice. Ils savaient bien quelles sont les condamnations qui allaient tomber et il fallait empêcher ça coûte que coûte. Si le coup d’Etat de septembre 2015 avait réussi, est-ce que le juge d’instruction allait continuer l’instruction du dossier Thomas Sankara et ses 12 compagnons ? A mon humble avis, c’est non.


Les causes de son exil au Canada

Est-ce que ce sont vos rapports tumultueux avec Diendéré qui vous ont contraint à prendre le chemin de l’exil ?
Non, mes rapports avec Gilbert Diendéré ne sont pas la cause de mon exil. Depuis le premier jour de la transition, nos rapports étaient les plus exécrables possibles, mais cela ne m’a pas fait partir. La seule raison qui m’a fait quitter le pays, c’est que le pouvoir Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) issu des élections a entrepris de me livrer en pâture. Moi, j’ai accepté à un moment ce rôle-là et en 2017-2018, je n’ai pas pris la parole en me disant que ce régime est en train de chercher ses marques. Et quand il va s’assoir, il va comprendre que ses missions, ce n’est pas de venir attaquer Zida ou attaquer la transition mais construire le Burkina. Donc, pendant trois ans, je n’ai rien dit et c’est quand j’ai fini d’écrire mon livre que j’ai commencé à parler. Car quand on fait croire que vous êtes la cause de tous les malheurs du pays, personne ne peut détenir la vérité indéfiniment ou la falsifier indéfiniment. Il faut avoir la patience, donner le temps au temps afin que la providence replace chacun à sa place et restitue l’histoire. C’est pour cela que j’ai préféré rester au Canada, sinon j’étais simplement venu pour rendre visite à ma famille et repartir. mais le MPP et son pouvoir en ont décidé autrement ; ça n’a rien à voir avec Gilbert Diendéré.

Quels seraient les conseils que vous pourriez donner aux dirigeants de la Transition actuelle ?

Je n’ai pas de conseils à donner aux acteurs de la transition ; ils sont sur la bonne voie je les encourage à poursuivre ainsi. Mais le conseil que j’ai, c’est pour les Burkinabè afin qu’ils apprécient les sacrifices qui sont faits et qu’ils accompagnent ces sacrifices. Il ne faut pas jouer avec la vie des gens ; la transition que nous avons eue en 2014-2015 a demandé des sacrifices aux Burkinabè, nous particulièrement et que cela soit dilapidé et mis en perte est profit et que cinq après, on se retrouve à la case départ, c’est dommage. Le problème n’est pas les acteurs de la transition passée, mais ceux qui ont hérité du pouvoir après la transition. Ils n’ont pas compris que les sacrifices que nous avons faits étaient dans l’intérêt du peuple burkinabè et qu’il fallait travailler à ce que les Burkinabè puissent une fois pour toute, se mettre en marche vers le développement.
[...] Quand Sankara a été tué, j’étais à Ouaga et j’étais à Gounghin et j’ai vu des gens ouvrir la bière pour célébrer sa mort ; ça veut dire qu’il faut à un moment donné, que le peuple burkinabè comme un seul homme se dise, nous sommes fatigués d’être à la traine, de notre situation et se mette debout pour accompagner les leaders comme par exemple, ces jeunes-là qui sont là aujourd’hui et qui sont dans la bonne direction. J’ai parlé de la mobilisation et ce n’est pas seulement dans le cadre des Volontaires pour la défense de la patrie (VlDP) ; même ceux qui ne prennent pas les armes doivent être dans la mobilisation, mais on ne les sent pas. Ils s’imaginent en fait qu’ils le feraient pour le MPSR2, mais non, c’est pour chacun d’entre nous ; c’est pour nos enfants et nos petits-enfants car si le Burkina sombre encore au-delà d’où il est, je ne sais pas où est-ce qu’on va se retrouver.

A quand le retour au bercail ?

Vous savez que je ne me suis pas levé moi-même pour partir ; c’est vrai que je suis allé en visite mais ce qui m’a contraint à rester au Canada depuis 7 ans, c’est par l’action du politique. Je n’ai aucun problème avec Roch Kaboré ; c’est un natif du Ganzourgou moi du Passoré ; on s’est rencontré et tout s’est fait a nom de l’Etat. C’est le pouvoir de l’Etat qui s’est déchainé contre moi alors qu’il n’y a aucun dossier en justice contre moi. Celui qui n’est pas convaincu peut aller voir les autorités judiciaires et demandez à sortir un dossier concernant Zida. Le mal dans notre pays, c’est la légèreté de nos journalistes et moi qui ai connu Norbert Zongo, quand j’écoute nos journalistes aujourd’hui, c’est lamentable. Vous ne pouvez pas vous assoir devant votre bureau et passer en revue les pages Facebook et produire des articles ; non, il faut aller à la rechercher de l’info, aller à la source ; qu’est-ce que vous craignez ? Si on vous tue, vous n’êtes pas plus que Norbert Zongo qui est mort ; mais au moins vous auriez informé les Burkinabè à partir de sources sûres. Car le fait de raconter des choses infondées, vous nourrissez la haine contre des personnes pour rien ; vous pensez faire du mal à une personne mais c’est à une nation. Le seul dossier dont je suis au courant, c’est le dossier de désertion mais qui n’a aucun sens. Quand je suis parti, on a fait un dossier de désertion et on m’a radié à compter du 20 février 2016 alors qu’ai quitté le 6 février pour une permission de 14 jours. Donc le dernier jour où ma permission est terminée, on a pris un décret conte moi et je ne suis plus militaire. Mais pourquoi me poursuivre encore puisque je ne suis plus militaire ? Donc je n’ai aucun problème avec la justice du Burkina.
En ce qui concerne mon retour, puisque ce sont les autorités d’alors qui m’ont exilé de force, j’attends que d’autres autorités, investies de leurs pouvoirs, me fassent revenir.
En 2022, Paul6henri Sandaogo Damiba a voulu que je vienne et j’ai été clair en lui disant que les conditions n’étaient pas réunies. D’ailleurs, et je suis content de l’avoir entendu, lui-même a dit dans l’interview qu’il a faite à Lomé, qu’il reconnait avoir eu tort d’avoir fait venir Blaise Compaoré. Dans notre entretien téléphonique, je lui ai dit que ce n’était pas opportun car les Burkinabè nous attendent sur un autre terrain : combattre le terrorisme, engranger des résultats substantiels et ensuite parler de la réconciliation et des questions politiques. C’est sur ces questions que j’ai échangé avec le président Kafando et nous sommes convenus de ne pas participer à cette rencontre à Kosyam qui affaire qui était à la limite une insulte au peuple burkinabè.

L’augmentation des salaires des magistrats aurait été décidée sous la Transition 2014-2015 ? Est-ce exact ?

Oui, je confirme que le traitement salarial des magistrats a été révisé à la hausse à partir des conclusions du Forum sur la justice qui a abouti à la signature du Pacte national pour le renouveau de la justice burkinabè. Mais qu’elle était l’idée ? Les participants ont estimé que nos magistrats étaient enclin à se laisser corrompre parce que leurs traitements n’étaient pas à la hauteur de leurs besoins et ils étaient facilement corruptibles. Il fallait donc travailler à ce que leurs traitements connaissent une évolution ; ce n’était pas une décision du gouvernement, mais issue du forum national sur la justice. Les textes ont commencé à être élaborés en 2015, mais l’application est intervenue en 2016 ; cela veut dire que le gouvernement qui était en place pouvait ne pas signer le décret d’application si toutefois il était conscient qu’il n’allait pas pouvoir faire face. Il s’est trouvé que le gouvernement a signé le décret d’application et a commencé à reverser aux magistrats les salaires que tout le monde estimait acceptable et les mettaient à l’abri de la tentation de se faire corrompre. Là où ça s’est compliqué, c’est que les autres corps se sont levés pour exiger des augmentations salariales et c’est tout à fait normal. Et le gouvernement n’a pas chercher à s’asseoir pour trouver une solution globale mais a tenté de répondre du tic au tac et c’est ça, le véritable problème. Il suffisait de manifester ou aller en grève pour obtenir gain de cause et celui qui ne le faisait pas passait pour un con !
Du coup, en 2016, tout le monde s’est mis dans la danse et quand le gouvernement a décidé de taper du poing sur la table, il y a eu aussi une erreur parce qu’on ne remet pas en cause un acquis. Il fallait faire des efforts pour aligner tout le monde à un niveau élevé et non chercher à ramener ceux qui avaient obtenu des augmentations à un niveau moins élevé.
On ne peut pas dire que la transition a eu tort de mettre les magistrats à l’abri des besoins et travailler à moraliser le secteur de la justice pour que les magistrats vivent décemment de leurs salaires.

Propos retranscrits par Joachim Vokouma
Kaceto.net