L’ancien ministre de la Culture et président du Parti pour la renaissance nationale (Paren) s’interroge sur l’opportunité d’organiser une manifestation à Djibo en soutien au gouvernement en raison de la situation sécuritaire qui y prévaut.
A l’appel d’organisations de la société civile, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Djibo, dans la province du Soum le 10 mai pour apporter leur soutien aux Forces de défense et de sécurité, aux Volontaires pour la défense de la patrie et au gouvernement de Transition.

Il est évident que par ces temps qui courent, entre les pro MPSR 2 et les anti MPSR 2, difficile de faire entendre la voix de la Raison. Je prends le risque de m’interroger sur l’opportunité d’une marche de soutien dans une ville qui est située dans l’épicentre de la lutte contre le terrorisme. Cette marche qui s’est passée à Djibo obéit à quels objectifs ?

Elle profite à qui et à quoi ? Djibo, le Sahel en général font partie des zones les plus exposées au terrorisme. Les populations y manquent de tout, et sont fortement exposées aux conséquences des attaques terroristes. Ce n’est pas une bonne idée de demander à ces populations de faire des démonstrations de force de soutien en cette période de tous dangers.

A mon humble avis, les autorités administratives devraient interdire ce type d’activités dans des zones rouges. Que des gens marchent à Ouaga ou à Bobo, là où on bénéficie d’une relative sécurité, je n’y vois pas à priori de problème si tant est que tout cela est légal et raisonnablement justifié !

Gouverner, c’est toujours anticiper sur les problèmes qui peuvent résulter des comportements, y compris ceux de nos soutiens. Gouverner c’est regarder toujours dans une perspective globale, les juristes diraient c’est voir l’intérêt général !

Dieu nous remplisse de sagesse et d’intelligence pour ramener la paix dans notre patrie !

Par Abdoul Karim Sango
Ancien ministre, président du PAREN