Le régime du président sénégalais Macky Sall s’acharne t-il sur l’opposant Ousmane Sonko ?
La question mérite bien d’être posée et on serait tenté de répondre par l’affirmative.
Hier, au terme d’une audition qui aura duré plus de quatre heures, il a été mis aux arrêts pour "vol avec violence" sur la personne d’une gendarme. "« Il a volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme dont le véhicule était tombé en panne aux abords de son domicile, et a aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt » relate le procureur de la République près du tribunal hors classe de Dakar. Une version contestée par le mis en cause. " De retour de la prière du vendredi, les agents des renseignements généraux postés devant mon domicile 24h sur 24 se sont mis à me filmer. J’ai personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d’effacer les images qu’elle a prises, ce qu’elle refusa" a t-il rapporté sur son compte twitter. "Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin" a t-il lancé, accusant dà son tour les gendarmes de lui avoir " volé 4 téléphones portables, un ordinateur MacBook Pro, une valise de vêtements et une somme de 2 millions FCFA".
Comme on pouvait le redouter, son incarcération a suscité de violentes manifestations de protestation dans plusieurs ville du pays. Pour ne rien arranger, dans la soirée du 31 juillet, le gouvernent a dissout par décret le parti dont il est le président, les Patriotes du Sénégal (PASTEF) "pour appels à l’insurrection et complot » contre l’État.
Poursuivi pour viol, Ousmane Sonko avait déjà été finalement condamné début juin à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", une décision de justice qui lui barre la route de la présidentielle de février 2024. Le chemin de croix de cet ancien inspecteur des impôts qui rêve d’un destin national s’annonce encore long.

Kaceto.net