Dans une déclaration rendue publique hier 6 août à Cotonou (voir ci-contre), au Bénin, le Forum des Directeurs de Publication de l’espace CEDEAO (Fodip-Cedeao) a appelé la CEDEAO "à privilégier un règlement pacifique en vue d’un aboutissement heureux de la crise" et a demandé "aux putschistes de libérer immédiatement le président Mohamed Bazoum pris en otage dans le palais présidentiel".
L’organisation ouest-africaine avait donné un ultimatum qui a expiré hier soir à minuit aux putschistes nigériens pour remettre le pouvoir au président renversé Mohamed Bazoum sous peine d’une intervention militaire.
Aux dernières nouvelles, alors qu’aucun coup de feu n’a été tiré, un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO devrait se tenir le 10 août prochain à Abuja pour se pencher à nouveau sur la situation politique qui prévaut au Niger.

« Comme vous le savez, depuis quelques mois, des foyers de tension s’intensifient sur le continent africain. Nous assistons à une remise en cause de l’ordre constitutionnel par les hommes en uniforme qui semblent prendre goût au pouvoir. Dès lors, la démocratie africaine est prise en otage par ceux qui sont censés assurer la sécurité des populations et veiller à l’intégrité de nos territoires.

L’Afrique de l’Ouest offre le triste spectacle de la désacralisation du processus démocratique sur le continent. Une zone autrefois reconnue pour sa stabilité légendaire, mais aujourd’hui plongée dans une spirale de coups d’État à répétition. Des putschs qui plongent ainsi des pays du Sahel et de l’ouest-africain dans une crise profonde. C’est le cas du Mali, de la Guinée et du Burkina-Faso.

Malgré les rappels à l’ordre et leurs suspensions des institutions sous régionales que sont la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, NDLR), l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR), l’Union Africaine et les condamnations de celles internationales comme l’Union Européenne, l’ONU et les USA pour un retour à l’ordre constitutionnel, les militaires au pouvoir dans ces pays s’opposent à toute décision visant à rétablir la légitimité démocratique dans ces pays.

Le dernier événement qui défraie la chronique est bien évidemment le coup d’État au Niger au cours duquel Mohamed Bazoum, président démocratiquement élu en 2021 est pris en otage au palais présidentiel par le général Abderahamane Tchiani, ex-commandant de la garde présidentielle, devenu le président du Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) qui refuse tout retour à l’ordre constitutionnel, malgré les tentatives de négociation et la menace d’ intervention militaire de la CEDEAO et les sanctions prononcées par les institutions internationales.

Mesdames et messieurs les journalistes,

À quelques heures de la fin de l’ultimatum donné par la CEDEAO, le Forum des Directeurs de Publication de l’espace CEDEAO (FODIP-CEDEAO) qui suit l’évolution de la situation depuis le 26 juillet 2023, apporte son total et indéfectible soutien à la CEDEAO. Il appelle l’institution sous régionale à un règlement pacifique de la crise par la voie du dialogue et surtout de la diplomatie. Par la même occasion, FODIP-CEDEAO qui se veut l’instance faîtière des patrons de presse de l’espace géographique de la CEDEAO lance un appel à :

la CEDEAO à privilégier un règlement pacifique en vue d’un aboutissement heureux de la crise ;

demande aux putschistes de libérer immédiatement le président Mohamed Bazoum pris en otage dans le palais présidentiel ;

demande à la CEDEAO de nommer un médiateur comme elle l’a fait dans les pays sus-cités ;

demande à la CEDEAO de prendre des décisions fortes pour éviter à l’avenir de pareilles situations dans l’espace CEDEAO ;

appelle les uns et les autres au calme et à la sérénité pour éviter des troubles susceptibles d’embraser toute la sous-région.

Vive la Démocratie

le Forum des Directeurs de Publication de l’espace CEDEAO (Fodip-Cedeao)