Pour le docteur Oumarou Mariko, il faut une paix des braves pour mettre un terme à la guerre qui oppose l’Etat et les groupes terroristes car croit-il le savoir, personne ne la gagnera militairement

Il est difficile de se taire lorsque le pays est mené par des aventuriers , des va-t’en guerre qui ne mesurent pas les conséquences de leurs actes.
La junte au pouvoir se croit suffisamment forte pour mettre fin à l’ex mouvement de la rébellion à savoir la CMA.
Cette dernière à l’en croire a pris toutes les dispositions pour faire face à l’armée malienne arguant de la mauvaise foi des autorités maliennes à appliquer les Accords d’Alger.
Les deux camps semblent décider à ne céder qu’avec la défaite d’un des deux.
Alors la guerre devient inévitable dans ces conditions sans déclaration officielle.
Le pays traverse une situation socio-économique et politique désastreuse et est en proie aux mouvements armés se réclamant du djihadisme .
Ce djihadisme a deux branches, l’une nationale et l’autre internationale.
La branche nationale est dirigée par Amadou Koufa et Iyad Agaly qui se font appeler Moudjahidines des peuples et l’autre branche est sous la direction de l’État Islamique. Cette dernière s’attaque régulièrement aux soldats de l’armée régulière, aux moudjahidines, à la CMA, au CSP SPD et aux populations civiles faisant des carnages, incendiant tout sur son passage. Elle est la branche la plus dangereuse et la plus pernicieuse qui éloigne de la Paix.
Tous les jours des hommes des rangs et les sous-officiers tombent, fauchés à la fleur de l’âge dans une guerre profondément injuste et réactionnaire à tout point de vue.
Le bilan est si lourd que la DIRPA ralentit ses communiqués ou donne des chiffres tronqués tout en portant des gants dans les annonces..
Ces chiffres n’intègrent pas du tout les populations civiles qui subissent les représailles des milices locales et des ’ partenaires russes " des Autorités de la Transition.
Ces chiffres ne parlent pas non plus des populations déplacées des villages avec son cortège de maladies et de morts dites naturelles.
En restant dans le cercle étroit des Accords d’Alger qui cependant, ont donné suffisamment de temps aux différentes autorités de gérer en toute responsabilité cette crise cancérigène, celles-ci ont montré leurs limites.
En refusant d’appliquer les conclusions du Dialogue National Inclusif, des Assises Nationales sur la Paix, des Assises Nationales pour la Refondation, de la Charte de la Transition, il devient impossible de disculper la responsabilité entière et totale des Autorités Maliennes pré Transition et surtout de la Transition.
Il est manifeste que les autorités maliennes se sont enfermées pendant longtemps dans une posture de mi paix mi guerre pour s’orienter finalement vers la guerre.
Le refus d’aller au Médiateur International qu’est l’Algérie et de maintenir le silence sur cette attitude achève de montrer que les autorités maliennes ont fait le choix de l’option guerrière.
Elles sont dès lors responsables de l’exacerbation du conflit et de son déclenchement à un autre niveau.
Il faut ici et maintenant saluer la démarche de Alghabass Ag Intalla Président du CSP SPD qui s’est rendu à Alger et demander à la médiation d’intercéder auprès des autorités maliennes.
Cela dénote d’un courage politique digne d’un visionnaire qui mesure les enjeux de cette future guerre sur ce qui reste de la Nation et de notre Patrie le Mali.
Alghabass Ag Intala, en rencontrant les autorités algériennes pour intercéder auprès des autorités de la Transition du Mali a posé un acte salutaire de maturité politique qu’il ne faut nullement interpréter comme une preuve de faiblesse.
Il ne faut jamais oublier que les Accords d’Ager ont été validés par le système des Nations Unies et que leur remise en question par quelques moyens que ce soit, obéit aux normes qui n’écorchent certes pas la souveraineté et l’indépendance de notre pays mais qu’il faut respecter à tous prix pour éviter toute internationalisation de ce conflit qui n’a que trop durer. Si cette guerre s’intensifie, elle ne sera pas chirurgicale, elle trainera en longueur contrairement aux incantations des va t en guerre.
Mettons nos états d’âme de côté de sorte à éviter que l’irréparable ne se produise pas.
À l’heure actuelle si rien d’autre n’est fait, considérons que le dialogue est terminé et la guerre déclarée.
Dans ces conditions lorsqu’il y aura un vainqueur, il le sera sur un pays en ruine.
Les marchands d’armes et de logistiques seront les vainqueurs du vainqueur.
Par conséquent, tous ceux qui croient encore à la paix, doivent travailler ensemble pour arrêter la démarche guerrière tout en s’organisant dans un vaste rassemblement politique, orienté vers une paix juste et définitive. Ce rassemblement est objectivement facile à se mettre en place. Ce sera le Camp de la paix et de la justice sociale.
Ce Camp de la paix sera, au-delà de toute considération ethnique, corporative et politique.
Il doit s’imposer en toute circonstance aux ennemis de la paix au Mali et s’activera pour :
1) La Paix par le Peuple et pour le Peuple.
2) L’unité Nationale
3) la Cohésion Sociale
4) le respect des libertés fondamentales et pour l’instauration de la Démocratie Réelle pour le
Peuple.
Le Camp pour la Paix, contre la guerre usera de tous les moyens légitimes pour arriver à cette fin.

Le 16 Août 2023

Dr Oumar Mariko
Président du parti Sadi
Ancien député à l’Assemblée Nationale du Mali
Chevalier de l’Ordre National
Ancien Membre du Comité de Transition pour le Salut du Peuple 1991/1992
Dr en Médecine Générale