À Paris, les présidents français Emmanuel Macron et de transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby, ont aussi fait le point sur les crises régionales et la transition.

L’ensemble des dossiers régionaux, dont le Soudan, la Libye et le Niger ainsi que le retour en France de nos moyens militaires ont été au cœur des échanges entre le président français Emmanuel Macron et celui de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby. Selon l’Élysée, « l’entretien a également permis aux deux présidents de discuter de la poursuite de la transition politique au Tchad ».

Le départ des Français du Niger

Poussée à quitter le Niger après un putsch en juillet, l’armée française doit évacuer 1 400 hommes et leur matériel en majeure partie via le Tchad. Les militaires s’envoleront pour la France depuis N’Djamena tandis que les convois de matériel rejoindront le port de Douala, au Cameroun, en traversant des zones abritant des groupes djihadistes. Le président français Emmanuel Macron a déclaré fin septembre que les troupes françaises auront quitté le Niger « d’ici à la fin de l’année ». Les experts envisagent toutefois plutôt une durée d’environ six mois en raison des défis logistiques que pose ce retrait, avec l’équivalent de 2 000 conteneurs à rapatrier.

La situation au Soudan et en Libye mais aussi au Tchad

Au Soudan, la guerre a éclaté le 15 avril entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. La Libye est de son côté en proie à une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest et par les ingérences étrangères.

Pour ce qui concerne le Tchad, tout est loin d’être réglé. En effet, 18 mois après la mort d’Idriss Déby, en octobre 2022, Mahamat Idriss Déby devenu chef de la transition, a prolongé celle-ci de deux ans invoquant la décision d’un dialogue de réconciliation nationale boycotté par la grande majorité de l’opposition et les plus puissants des groupes rebelles armés. On est loin de ce qui avait été annoncé le 20 avril 2021 aussitôt après la mort du président Idriss Déby Itno tué au front par des rebelles après avoir dirigé pendant 30 ans le Tchad d’une main de fer. Ce jour-là, une junte de quinze généraux avait proclamé son jeune fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, président pour une période de transition de dix-huit mois avant des élections. On semble loin du compte.

Par Le Point Afrique (avec AFP)