Mohamed Ould Abdel Aziz qui a dirigé la Mauritanie entre 2009 et 2019 avait favorisé la première « transition démocratique » du pays. Face à ses déboires judiciaires, des partisans crient au complot politique visant à l’écarter des prochaines joutes électorales.

En Mauritanie, le procureur a requis 20 ans de prison ferme contre l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz (photo), ainsi que la confiscation de plusieurs biens acquis pendant ses deux mandats (2009 à 2019), a-t-on appris, mardi 24 octobre. Le procès a débuté en janvier dernier. Après plusieurs interruptions, il s’est rouvert la veille, lundi.

De sources médiatiques, le procureur Ahmed Ould Moustapha a conclu que « l’accusé a accumulé une très grande fortune que ses revenus légaux ne peuvent justifier. Il exerçait des activités commerciales incompatibles avec ses fonctions de président de la République. Tout cela constitue un enrichissement illicite condamné par la loi ».

Pour rappel, l’ancien président mauritanien est dans le viseur de la justice depuis 2020, à la suite d’une enquête ouverte pour corruption présumée. Il est poursuivi en même temps que dix autres personnalités, dont deux anciens premiers ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires, pour « enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d’influence » ou « blanchiment ». Des allégations qu’il a toujours niées.

Une condamnation de l’ancien dirigeant pourrait perturber la relative stabilité politique dont jouit la Mauritanie, selon des observateurs. Une stabilité consécutive à la première transition démocratique du pays, rendue possible par une succession sans heurts entre Ould Abdel Aziz et son dauphin, Mohammed Ould El Ghazouani. Plusieurs partisans dénoncent par ailleurs une manœuvre politique visant à l’écarter de la prochaine présidentielle prévue en 2024.

Face aux critiques, l’actuel chef de l’État, Mohamed Ould El Ghazouani a toujours nié toute ingérence dans le dossier.

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