Lors du conseil des ministres du lundi 22 janvier 2024, le gouvernement a entériné le projet d’ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance n° 007/2010 du 25 février 2010 portant Statut Particulier des Militaires, ratifié par la loi n° 18/2010 du 27 juillet 2010. Seulement la possibilité de souscrire à l’option polygamique du mariage pour les officiers généraux et supérieurs emporte d’emblée la reconnaissance de la polyandrie qui est un type de polygamie au même titre que la polygynie et la bigamie.

Désireux de consacrer la liberté d’union aux militaires ayant atteint les grades d’officiers supérieurs et généraux, le gouvernement de transition a implicitement ouvert la voie à une pratique coutumièrement interdite au Gabon. Puisque « la polygamie » désigne un régime matrimonial où un individu est lié, au même moment, à plusieurs conjoints. Quand il s’agit d’une femme ayant plusieurs époux, on parle de « polyandrie ». Tandis qu’un homme ayant plusieurs épouses renvoie à la « polygynie ».


Erreur de communication ou choix assumé ?

C’est la question qu’il convient de se poser à l’analyse du communiqué final du conseil des ministres. En sa séance du lundi 22 janvier 2024 présidée par le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, le gouvernement a entériné le projet d’ordonnance actant la modification l’article 40 de l’ordonnance n° 007/2010 du 25 février 2010 portant Statut Particulier des Militaires. Il en ressort que « le présent projet de texte permet de consacrer la possibilité de souscrire à l’option polygamique du mariage à partir des grades d’officiers généraux et supérieurs ».

Ainsi donc, et en tenant compte des définitions juridiques compilées qui établissent « la polygamie » comme l’union simultanée d’un homme ou d’une femme à plus d’un conjoint, il coule de source que ce concept générique englobe donc les notions de bigamie, de polyandrie et de polygynie. Si la « Bigamie » et la « Polygynie » ne sont pas contradictoires mais à des degrés différents en ce sens que le premier terme limite à 2 quand le second laisse un champ libre, « la Polyandrie » quant à elle, permettra aux officiers supérieurs et aux femmes générales de s’unir à plusieurs hommes. Une mesure inouïe.

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